Une main gantée de scientifique tient la patte d'un triton à taille presque humaine dans le film The Newt Congress sélectionné au festival Court-Métrange.

[Carnet de bord] Festival Court Métrange • Jours 6 à 9

Après deux carnets de bord bien touffus et tandis que la version « physique » du festival a déjà achevé ses portés et proclamé ses grands vainqueurs, le festival Court-Métrange en ligne sur la plateforme Shadowz s’est lui poursuivi jusqu’au dimanche 8 octobre. Les quatre derniers jours de programmation vous sont donc restitués avec le retard nécessaire à prendre du recul sur la richesse et l’éclectisme d’une sélection qui continue de placer Court-Métrange comme un des nécessaires bastions des cinémas de genre(s) en France.


Robert de Niro, au volant de sa vieille voiture, tend sa main vers le bras de Leonardo Di Caprio, penché sur lui, qui l'écoute attentivement, dans le film Killers of the flower moon.

Killers of the Flower Moon

Quatre ans après le sublime The Irishman, tristement découvert sur nos petits écrans, Martin Scorsese fait cet automne un retour remarqué dans les salles obscures avec le tant attendu Killers of the Flower Moon, fresque de plus de trois heures qui rassemble ses deux muses historiques pour la première fois devant sa caméra. Cette ample et sombre adaptation d’un roman de David Grann n’est pas qu’un événement sur le papier. Il constitue peut-être la première entière réussite du cinéaste sur le terrain du grand roman américain. Retour sur étrange, obsédant et funèbre Requiem.


Sylvester Stallone s'adresse à la caméra depuis son hélicoptère dans le film Expendables 4.

Expendables 4

Ce n’est pas peu dire que ce quatrième opus de la saga initiée par Sylvester Stallone s’est fait désirer. Neuf ans après un troisième film qui avait déçu pour tout un tas de raisons, la promesse d’un retour aux sources était l’argument marketing choisi pour défendre cette nouvelle cuvée qui sent bon la vinasse très bouchonnée…


Le tueur avec le masque au sourire de playboy narquois de Totally Killer attend patiemment sur le perron d'une maison, de nuit.

Totally Killer

Au petit jeu des productions low-cost accompagnant les festivités d’Halloween, les plateformes ont su se faire une place de choix ! Paramount+ vient de dégainer Simetierre : Aux origines du mal (Lindsey Beer, 2023), Disney+ un nouvel Hellraiser (David Bruckner, 2023), etc. Amazon Prime se met donc au pli et nous propose le mix improbable entre les films de John Hughes, Retour vers le futur (Robert Zemeckis, 1985) et le slasher bas du front. C’est Totally Killer (Nahnatchka Khan, 2023) et c’est presque totalement con.


Dans le film Deadware, un homme et une femme font une partie de Ouija sur un écran d'ordinateur.

Deadware

Après les téléviseurs qui font peur – Poltergeist (Tobe Hooper, 1982), Videodrome (David Cronenberg, 1983), Ring (Hideo Nakata, 1998), pour ne citer que ceux-là – le cinéma d’horreur est passé à l’ère numérique et tente désormais de nous faire frissonner avec des ordinateurs maudits. Dans le cas de Deadware (Isaac Rodriguez, 2021), que Shadowz nous propose de (re)découvrir, il s’agit d’un jeu en ligne hanté qui vient tourmenter deux pauvres jeunes personnes. Dommage qu’il ne parvienne pas à tourmenter les spectateur.trices…


Un vieux panneau en bois indique Pet Cemetary, devant le sinistre et gris cimetière pour animaux du film Simetierre : aux origines du mal.

Simetierre : aux origines du Mal

On ne compte plus le nombre d’adaptations cinématographiques de notre cher Stephen King. Entre remakes, prequels et autres inspirations pompeuses… On ne sait plus où donner de la tête ! Et bien, Lindsey Anderson Beer ne déroge pas à la règle, nous plongeant dans les bas-fonds de Ludlow à la recherche de l’origine du mal avec le bien nommé Simetierre : aux origines du Mal (2023). Mais cela valait-il la peine de creuser ?


Bernard Herrmann dirigeant l'orchestre sur une de ses compositions, vu en noir et blanc, en contre-plongée, pour le livre Bandes Originales & cinéma de genre.

[LIVRE] Bandes originales & cinéma de genre

Avec “Bandes originales & Cinéma de genre” édité par Le mot et le reste, l’auteur Ludovic Villard parcours l’Histoire du cinéma au travers de 100 bandes originales appartenant au cinéma de genre, sortant au passage de l’oubli quelques partitions qui en leur temps ont participé à l’aspect novateur ou marquant des films dont elles sont issues. Le tout avec subjectivité, comme tout ouvrage touchant à l’art qui se respecte.


Les quatre tortues ninjas de Ninja Turtles : Teenage Years posent sur un toi de nuit, prêtes au combat, tandis qu'une pleine lune luit derrière eux.

Ninja Turtles : Teenage Years

Entre les robots de l’espace qui se changent en voitures et les poupées névrosées par leurs pieds plats, les vendeurs de jouets investissent dans leur « Cinematic Universe », l’occasion de replacer sur le devant de la scène de vieilles licences. Les Tortues Ninja en ont profité pour lancer leur « opération repopularisation » et participent avec Ninja Turtles : Teenage Years (2023) d’une mutation du cinéma d’animation.


La comédienne Holland Roden observe un document dans une pénombre totale, juste éclairée par une lampe torche, dans le film Mother, may I?

Mother May I ?

Premier titre de la rétrospective spéciale Halloween proposée par la plateforme Shadowz, Mother May I? (2023) de Laurence Vannicelli, nous invite à partager une thérapie de couple sur fond d’horreur psychologique. Ne vous inquiétez pas pour les modalités, Maman va s’en charger…


Gros plan sur John David Washington plongé dans un tunnel futuriste sombre, portant un scaphandre, dans le film The Creator.

The Creator 1

Après Godzilla (2014) et Rogue One (2016), le réalisateur britannique Gareth Edwards fait son grand retour avec The Creator (2023), une fable de S-F ambitieuse, qui tente de replacer l’humain au centre du récit sans pour autant renoncer au grand spectacle. Pari réussi ?


Plan rapproché-épaule sur une jeune fille portant un masque tribal asiatique faisant penser à un lion dans le film Nian pour notre carnet de bord Court-Métrange 2.

[Carnet de bord] Festival Court Métrange • Jours 4 et 5

Quelle tempête ce Court-Métrange. L’Ouverture nous avait happés, l’Animation entraînés et le Double un peu laissés à la dérive. Et voilà que les vents se lèvent de nouveau. L’aquilon menaçant de l’Ailleurs et le mistral tourbillonnant du Mythe. Bien que bousculés par ces bourrasques ininterrompus, celles-ci nous ont permis de nous envoler loin, bien loin du confinement de notre visionnage à domicile. Terres inconnues, univers parallèles, monstres passés et futurs, inextricables malédictions… Après avoir été ballotés partout et emportés si haut, nous voilà relâchés, en chute libre, profitant de ce dangereux instant de liberté pour ancrer profondément dans nos mémoires, et peut-être dans les étoiles, ces fabuleuses images qui nous avaient été offertes et les noms de leurs responsables. Avant que la houle ne reprenne ou que nous atteignions le sol, nous aimerions partager avec vous un peu de notre ballet aérien.