Chroniques


The History of Metal and Horror

Cela semble évident énoncé ainsi, mais l’horreur graphique et la musique métal ont toujours entretenu de solides affinités, même s’il n’est pas si fréquent d’entendre le vrombissement d’un riff ravageur dans les bandes originales des films de ce genre. Ce lien de parenté, exposé avec humour par Gojira lors de la cérémonie d’ouverture des JO, est débattu en long et en large par les intervenants du documentaire de Mike Schiff, The History of Metal and Horror (2022) actuellement disponible sur la plateforme Shadowz.

Le réalisateur Mike Schiff de The history of metal and horror pose avec Alice Cooper.

De l'intérieur d'un tunnel, nous voyons une silhouette de femme, les bras ballants, en contrejour ; derrière elle une forêt verte et luxuriante ; à ses pieds, une flaque d'eau qui reflète sa silhouette et la forêt ; plan issu du film Men.

Men

Alex Garland renoue sa collaboration avec A24 pour son troisième long-métrage, une fantasmagorie psychologique entre beauté délirante et spasmophilie cauchemardesque. À l’image de l’antagoniste – Rory Keaner – qu’il met en scène, Men est un exercice de genre protéiforme, « un film d’horreur sur un sentiment d’horreur » ou, plus simplement, « une histoire de fantômes », comme le réalisateur l’a décrit à Entertainment Weekly. Le réalisateur d’Ex Machina (2014) et d’Annihilation (2018) livre en effet un farfelu et peu subtil pastiche de folk horror britannique qui prend une tournure surréaliste et infernale.


The Feast

Découvert lors de sa première français au PIFFF en 202 et disponible désormais sur Shadowz, The Feast (Lee Haven Jones, 2021) s’attarde sur la préparation d’un repas au sein d’une famille aisée – mais loin d’être irréprochable – venue s’isoler dans leur maison en pleine lande austère, celle du Pays de Galle. Au milieu de cette intensité toxique, la jeune Cadi (Annes Elwy) est engagée pour faire le service.  Saupoudré de dialogues en gallois, le premier long-métrage de Lee Haven Jones croise ses thématiques folk avec les codes du film d’horreur pour livrer une parabole sociologique. Cette fable scandinave nous amène à questionner une appellation récente, l’elevated horror.

Une jeune femme brune vomit dans un saladier, devant la porte ouverte de son frigo plein ; scène de nuit du film The Feast.

The Dark and the Wicked

Bryan Bertino a débarqué tout feu tout flamme en 2008 avec « The Strangers », un film d’abord boudé à sa sortie, qui avait, le temps aidant, réussit à devenir un « incontournable ». Entre temps, le cinéaste s’était attelé à la réalisation moyennement convaincante de « The Monster » (2016), film dans lequel une mère et sa fille se retrouvent piégées dans leur voiture par un mystérieux monstre. Cinq ans après son précédent film, « The Dark and the Wicked » marque le retour en force de Bryan Bertino, qui choisit cette fois d’ancrer une histoire de possession diabolique dans son Texas natal.

Sous un angoissant ciel rouge, se dessine un arbre et une petite maison plongée dans l'obscurité ; plan issu du film The Dark and the Wicked.

Aya Cash et Josh Ruben nous regardent droit dans les yeux, devant une fenêtre dont les rideaux blancs sont tirés : tous deux ont un doigt sur la bouche pour nous dire de se taire ; plan issu du film Scare me.

Scare Me

Si vous faites partie de la génération Y (les millenials en anglais) – en gros si vous êtes né, comme nous, entre 1980 et 1995 – vous vous souvenez peut-être de la série originale Fais-moi peur diffusée dès 1993 dans Les Minikeums sur France 3, une série d’anthologie dans laquelle des gamins se racontaient des histoires d’horreur autour d’un feu de camp. Le premier long-métrage de Josh Ruben Scare Me en reprend vaguement l’idée, mais avec des adultes cette fois, et devant un feu de cheminée.