giallo


Deux mains monstrueuses saisissent un visage d'homme qui crie, dans le film Inferno de Dario Argento.

Inferno

Considéré comme le plus mystérieux et mystique film de sa carrière, il ne faut pas en attendre beaucoup de son réalisateur Dario Argento pour nous éclairer sur le sujet et le fond de Inferno (1980). Reconnu, il y a seulement une vingtaine d’années en France comme réalisateur incontournable du cinéma italien, enfant terrible du Giallo, le maître de l’horreur transalpine signe ici une véritable œuvre aussi stylisée que complexe. Attention, ça va spoiler…


Dans une chambre d'hôtel vieillotte, au premier plan une femme aveugle, avec des lunettes de soleil, s'apprête à dégrafer son soutien-gorge, assise au bord du lit ; à l'arrière-plan un homme bedonnant est en train d'ôter à enlever sa chemise blanche, debout dans un coin de la pièce ; plan issu du film Occhiali neri.

Occhiali Neri

En découvrant le nouvel opus du maître Dario Argento (Ochialli Neri / Dark Glasses) à l’occasion de l’ouverture de sa rétrospective à la Cinémathèque Française, admettons que nous n’en attendions pas grand chose, dix ans après l’effarant Dracula 3D, et une fin de carrière souvent décevante. Sans crier au chef-d’oeuvre, nous fûmes au moins heureux d’y trouver un objet modeste et touchant, réactualisant notre regard sur son auteur.


Plongé dans un violent clair-obscur noir et rouge, une femme démon ensanglantée et au visage possédé regarde droit dans l'objectif de la caméra du film Démons.

Démons 1 & 2

Alors que Carlotta réédite Démons (Demoni, 1985) et sa suite Démons 2 (1986) de Lamberto Bava, des classiques intenses et énergiques du cinéma gore. Nous avions déjà pu jeter un coup d’œil sur la copie restaurée du premier volet lors du PIFFF en décembre 2021. Produit par Dario Argento, ces films oscillent entre réflexivité et contamination, saupoudré d’une grande dose de grand-guignolesque à la Evil Dead (Sam Raimi, 1981), Gremlins (Joe Dante, 1981) ou Frissons (David Cronenberg, 1975). Par une parfaite mise en abîme, on assiste à l’exploitation bis dans toute sa splendeur. Lamberto Bava pastiche les codes en même temps qu’il rend un splendide hommage à l’héritage de ses prédécesseurs, notamment son père, Mario Bava, l’inventeur du giallo.


Le slasher est-il condamné à mort ?

L’année 2021 qui s’est terminée a été riche en couteaux qui tranchent et en victimes qui hurlent puisque nos boogeymen adorés – Michael Myers et Candyman – ont fait leur grand retour en salles. L’année 2022, quant à elle s’est entamée sous les mêmes hospices avec la suite du célèbre chef-d’œuvre de Wes Craven, Scream (Matt Bettinelli-Olpin & Tyler Gillet, 2022). Ses retours en pagaille nous rappelle surtout à quel point le cinéma de genres américain est en panne d’inspiration. L’occasion de se demander ce que peuvent bien encore nous dire ses vieilles gloires du slasher.


En haut des marches d'un cinéma, vu en contre-bas et de dos, la silhouette du tueur dans le film Al morir la matinée.

Al Morir la Matinée

Le festival Grindhouse paradise se permet une petite excursion en terres espagnoles avec le premier long de Maximiliano Contenti, Al morir la matinée (2020), mélange suranné de slasher et de giallo qui se déroule dans l’ambiance ouatée d’un vieux cinéma.


Gros plan sur le visage inquiet d'Enid Baines, qui scrute sur le mur un cercle de lumière bleue turquoise ; plan du film Censor.

Censor

Présenté dans la section Mondovision de l’Etrange Festival, Censor, premier long-métrage de la cinéaste galloise Prano Bailey-Bond, a de bicéphale qu’il intrigue et intéresse avant de fortement décevoir. Un film dont on sort avec l’amer sensation que derrière ce film moyen, se cachait la potentialité d’un très grand film.


Portrait du réalisateur Baptiste Drapeau pour son entretien.

[Entretien] Baptiste Drapeau, à contre-courant

Son premier long-métrage “Messe Basse” sort en salles ce mercredi et nous a interpellé par sa proposition détonante. Contre vents et marées, Baptiste Drapeau, débarque avec un film teinté d’élan gothique et romantique, qui convoque moins l’hybridité avec le cinéma naturaliste – devenue habituelle dans le cinéma de genres français – que le réalisme poétique du cinéma français d’avant-guerre. Entretien avec un jeune cinéaste à contre-courant.


Le Parfum de la dame en noir

Sorti sous l’égide d’Artus Films, on croirait aisément voir en Le Parfum de la dame en noir un giallo tout à fait classique. Or, le film de Francesco Barilli, certes profondément détourné du roman de Gaston Leroux, s’éloigne aussi durablement du célèbre genre italien, pour nous offrir un thriller psychologique drapé d’un superbe écrin Technicolor.


Gros plan sur le visage d'une jeune femme blonde, les yeux rivés sur une grosse araignée au premier plan ; plan issu du film Les trois visages de la peur de Mario Bava.

Mario Bava, visages de l’artifice

La sortie conjointe de deux grands films du maître italien – Les Trois visages de la Peur (1963) et La Ruée des Vikings (1961) – chez nos camarades du Chat qui fume nous permet de revenir sur ce cinéaste de chevet pour beaucoup d’entre nous. Deux films très différents, de leur conception à leur contenue, mais qui chacun donne à voir sa poésie : celle d’un artificier amoureux des couleurs et du spectacle.


Jean Sorel allongé sur une table mortuaire dans une chambre froide, regarde le plafond d'un air absent dans le film Je suis vivant !

Je suis vivant !

Dans la nouvelle salve du Chat qui Fume, se détache un titre, premier long-métrage du grand mais méconnu Aldo Lado, Je suis vivant ! (1971) est aussi considéré, à juste titre, comme l’un des meilleurs films que nous ait donné le genre italien du giallo.


Portrait de Dario Argento en noir et blanc désignant un livre dans une vaste bibliothèque.

Dario Argento, soupirs dans un corridor lointain

A l’occasion de sa sortie vidéo chez Tamasa, retour sur Soupirs dans un corridor lointain, film-portrait aussi habité que mélancolique que l’ex-critique Jean-Baptiste Thoret a consacré au génie italien Dario Argento.