Pierre-Jean Delvolvé


A propos de Pierre-Jean Delvolvé

Scénariste et réalisateur diplômé de la Femis, Pierre-Jean aime autant parler de Jacques Demy que de "2001 l'odyssée de l'espace", d'Eric Rohmer que de "Showgirls" et par-dessus tout faire des rapprochements improbables entre "La Maman et la Putain" et "Mad Max". Par exemple. En plus de développer ses propres films, il trouve ici l'occasion de faire ce genre d'assemblages entre les différents pôles de sa cinéphile un peu hirsute. Ses spécialités variées oscillent entre Paul Verhoeven, John Carpenter, Tobe Hooper et George Miller. Il est aussi le plus sentimental de nos rédacteurs. Retrouvez la liste de ses articles sur letterboxd : https://boxd.it/riNSm


Une famille se prélasse sur l'herbe au bord d'un lac, au cœur d'une vallée verte et ensoleillée, dans le film The Zone of Interest.

The Zone of Interest

“The Zone of Interest” de Jonathan Glazer ne sortira qu’en janvier sur tous les écrans français, mais il voyage de plus en plus régulièrement dans divers festivals francophones depuis sa présentation au dernier festival de Cannes, où il était d’assez loin le film qui nous avait le plus saisi. Comme nous participions à sa présentation la semaine dernière au Festival Augenblick de Strasbourg dont nous sommes partenaire, nous nous permettons d’y revenir enfin plus longuement, et de tenter de saisir les multiples beautés, et complexités, de cette œuvre capitale et retorse.


Robert de Niro, au volant de sa vieille voiture, tend sa main vers le bras de Leonardo Di Caprio, penché sur lui, qui l'écoute attentivement, dans le film Killers of the flower moon.

Killers of the Flower Moon

Quatre ans après le sublime The Irishman, tristement découvert sur nos petits écrans, Martin Scorsese fait cet automne un retour remarqué dans les salles obscures avec le tant attendu Killers of the Flower Moon, fresque de plus de trois heures qui rassemble ses deux muses historiques pour la première fois devant sa caméra. Cette ample et sombre adaptation d’un roman de David Grann n’est pas qu’un événement sur le papier. Il constitue peut-être la première entière réussite du cinéaste sur le terrain du grand roman américain. Retour sur étrange, obsédant et funèbre Requiem.


Les deux jeunes héros de Super-bourrés traînent leur âne sous un ciel bleu et un soleil de plomb, évoluant sur un sentir qui traverse une vallée plutôt verte, sous la caméra de Bastien Milheau.

[Entretien] Bastien Milheau, bien sur deux chaises

C’est sans doute la plus belle surprise de notre été, Super-bourrés, le premier long-métrage de Bastien Milheau arrive dans nos salles ce mercredi 30 août. Ce teen movie singulier qui fait se rencontrer l’esprit déluré de la comédie américaine contemporaine et la géographie gersoise est à la jonction de beaucoup des réflexions que nous menons depuis plusieurs années concernant les cinémas de genre en France. Comment ces références américaines peuvent se mêler à nos terroirs ? Comment capter un public adolescent avec des productions françaises ? On a posé directement ces questions à l’intéressé.


Un adolescent capuche relevé attend mélancoliquement sur la rambarde d'un pont, son skateboard près de lui, dans le film Paranoid Park.

Paranoid Park

Carlotta nous gratifiait en février dernier d’une sortie conjointe en blu-ray de deux opus majeurs de Gus Van Sant : Gerry (2002) et Paranoid Park (2007) tous deux issus de la même tétralogie qui constitue le sommet de cette filmographie hétéroclite. Justement, Paranoid Park est probablement le plus hétéroclite de ces quatre films. On vous en parle.


Alain Delon en tenue de médecin observe d'un air intrigué une gélule qu'il tient entre ses doigts; sur le lit d'hôpital tout près de lui en, Annie Girardot prête à une injection, dans une pose abandonnée ; scène du film Traitement de choc.

Traitement de Choc

Studio Canal depuis quelques mois s’est lancé dans une nouvelle collection visant à sortir des tiroirs leurs pépites des années 70. C’est dans ce contexte que l’improbable (sur le papier) mais impressionnant Traitement de Choc, avec Alain Delon et Annie Girardot, est de nouveau disponible en Blu-Ray. Récit d’une cure de thalassothérapie virant au cauchemar, il n’est pas sans trouvailles ni dénué d’un regard politique acéré. Retour sur une œuvre atypique du cinéma français, qui nous donne l’occasion d’évoquer le nom de son cinéaste : Alain Jessua, dont les travaux genrés ont tout pour intriguer notre équipe.


Plan d'ensemble en noir et blanc sur une cellule de prison en bois ; un garde surveille en lisant à côté assis ; dans la cellule dont les barreaux tracent leurs ombres sur le sol, un homme attend les bras le long du corps ; issu du film J'ai le droit de vivre.

J’ai le droit de vivre

Dix-neuvième long-métrage de Fritz Lang, mais seulement son deuxième américain, J’ai le droit de Vivre – You Only Live Once en version originale – rassemblait Henry Fonda et Sylvia Sidney en 1937 dans un récit cauchemardesque et tragique. Soit l’impossible réinsertion d’un homme venant de sortir de prison et sa condamnation à vivre dans la fuite et violence dans une société qui le rejette. On retrouve le dégoût de la vindicte populaire et une noirceur accablante chers à l’auteur de M le maudit (1931) dans ce film ressorti en mars chez Studio Canal dans la toujours excellente collection Make My Day dirigée par Jean-Baptiste Thoret.