Archives du mois : juillet 2023


Le Manoir Hanté 1

Il est peu dire que les fans des parcs à thème Disneyland et de la marque Disney en général attendaient avec une vive impatience que le studio se penche sur une ré-adaptation cinématographique de son fameux train fantôme, après le nullissime Manoir Hanté et ses 999 fantômes (Rob Minkoff, 2003). Arlésienne depuis 2010, ce projet de nouvelle adaptation fut un temps confié à Guillermo Del Toro avant que ce dernier décide par lui-même de s’extirper de ce traquenard… difficile de lui donner autre chose que raison quand on voit ce piètre résultat.

Les six personnages principaux du film Le manoir hanté, tous en costume d'époque 19ème siècle, avancent à la file dans un couloir, voûté pour marcher à pas feutrés, éclairés par une seule bougie.

Plan d'ensemble en noir et blanc sur une cellule de prison en bois ; un garde surveille en lisant à côté assis ; dans la cellule dont les barreaux tracent leurs ombres sur le sol, un homme attend les bras le long du corps ; issu du film J'ai le droit de vivre.

J’ai le droit de vivre

Dix-neuvième long-métrage de Fritz Lang, mais seulement son deuxième américain, J’ai le droit de Vivre – You Only Live Once en version originale – rassemblait Henry Fonda et Sylvia Sidney en 1937 dans un récit cauchemardesque et tragique. Soit l’impossible réinsertion d’un homme venant de sortir de prison et sa condamnation à vivre dans la fuite et violence dans une société qui le rejette. On retrouve le dégoût de la vindicte populaire et une noirceur accablante chers à l’auteur de M le maudit (1931) dans ce film ressorti en mars chez Studio Canal dans la toujours excellente collection Make My Day dirigée par Jean-Baptiste Thoret.


[Entretien] Jimmy Laporal-Trésor, pour un cinéma populaire et engagé

Après quelques courts-métrages réalisés et plusieurs scénarios adaptés par d’autres réalisateurs, Jimmy Laporal-Trésor s’est fait remarquer l’année dernière avec son premier long-métrage très réussi : Les Rascals. L’ambition de ce film ne semble être que le début pour ce cinéaste doué, animé par une éthique sans faille et un amour profond de son medium. Entretien.

Un jeune homme vu de dos porte un veste bleue sur laquelle est inscrit le nom Rascals en jaune ; il joue au flipper ; scène du film les Rascals de Jimmy Laporal-Trésor.

Portrait en noir et blanc de John Carpenter, l'objet du livre de Stéphane Benaïm, posant près d'une caméra, les bras croisés.

[Entretien] Stéphane Benaïm, à propos d’un certain Carpenter

Docteur en esthétique, sciences et technologie des arts, Stéphane Benaïm a enseigné durant quinze ans la théorie et l’histoire du cinéma à l’université de Paris 8 Vincennes, tout en collaborant à plusieurs revues spécialisées dont L’Écran Fantastique et Fantastyka. Après avoir publié en 2016 Les visions d’Orient de Josef von Sternberg  et en 2017 Les extraterrestres au cinéma aux éditions Lettmotif, il continue de nous faire partager sa fascination pour les réalisateurs marginaux avec John Carpenter, un ange maudit à Hollywood, chez le même éditeur. Un livre passionnant qui s’attache à une analyse objective du cinéma de notre réalisateur anticonformiste préféré.


Barbie 2

Fort d’un marketing particulièrement offensif et d’une science du teasing appétant ou bourratif (au choix) il est peu de dire que Barbie (Greta Gerwig,2023) s’était facilement hissé tout en haut de la liste des films les plus attendus de l’été, sinon de l’année. Les discours critiques autour du film tergiversent entre glorification de son discours féministe et dénonciation d’un opportunisme mercantile jugé cynique. Et si la vérité était quelque part au milieu ?

Barbie sur la plage avec un maillot blanc et noir, le ciel est couvert, mais de couleur jaune.

Dans une forêt ensoleillée, Simon Baur pose une main réconfortante sur son frère Raymond Baur ; tous deux sont filmés de profil, en rapproché-poitrine, par Simon Rieth.

[Entretien] Simon Rieth, le fantastique par contraste

Après avoir fait ses armes sur de nombreux courts-métrages indépendants, Simon Rieth voit son premier long-métrage Nos Cérémonies sélectionné à la 61e Semaine de la critique du Festival de Cannes en 2022. Jouissant d’une sortie discrète en mai dernier, il n’a pas cependant pas manqué de resplendir par sa proposition aussi poétique que singulière, dont nous avons eu le plaisir de discuter avec lui.