Archives de l’année : 2023


Une adolescente mange une pomme assise dans un parc vert, elle regarde vers nous, dans une moue fermée ; scène du film Sweet sixteen.

Sweet Sixteen

Pour ses quarante ans, Sweet Sixteen (Jim Sotos, 1983) est édité dans un très beau coffret par Rimini Éditions, comprenant le DVD et le blu-ray du film ainsi qu’un livret d’une vingtaine de pages sur la genèse du film. L’occasion de revenir sur ce slasher méconnus aux accents nanardesques, né dans le sillage des œuvres de Carpenter. Des jeunes en chaleur qui se font corriger à coups de couteau, vous en avez vu mille fois ? Pas bien grave, le film du jour ne prétend faire dans l’originalité…


Plan rapproché-épaule sur Inez Dahl Torhaug, alias Denise, dans une rue de nuit, qui regarde l'horizon inquiète dans le film UFO Sweden.

UFO Sweden

Le cinéma suédois se porte bien, merci pour lui ! Après une salve de polars du grand froid adaptés de sa riche littérature policière dont Millenium était la figure de proue, la Suède nous propose un virage SF des familles avec UFO Sweden (Victor Danell, 2023). Comme avec le thriller, le cinéma suédois s’approprie les codes du genre et les décalques dans des paysages et des questionnements qui lui sont propres.


Faisant penser à une cérémonie rituelle, de nuit, une jeune femme porte une robe blanche et sur le crâne une longue coiffe imitant les cornes d'un animal, recouverte d'un tissu léger ; derrière elle une demoiselle d'honneur tout de vert vêtue, avec une couronne végétale sur la tête ; scène de la série Yellowjackets saison 1.

Yellowjackets – Saison 1

Sortie de nulle part fin 2021 sur Showtime puis quelques mois plus tard sur Canal+ en France, Yellowjackets a surpris beaucoup de monde pour sa capacité à brasser tout un tas de références sans jamais trop se perdre. Un petit tour de force télévisuel, assurément, dont la suite commence tout juste sa diffusion.


[Carnet de Bord] Festival de Cannes • Bilan, Tops et Palmarès

Le festival de Cannes 2023 s’est clôt samedi dernier sur le sacre de Justine Triet et son discours d’une grande acuité politique qui venait remettre l’actualité au centre de cette grande lessiveuse, cette fabrique cinéphile d’oubli. A cet endroit, le festival était à l’heure. Pourtant, rarement il n’aura semblé aussi « à côté », pour le pire comme pour le meilleur. Voilà notre bilan d’une édition en demi-teinte, qui s’achève sur un palmarès cohérent, mais qui à notre sens sera de nouveau passé à côté du geste le plus fort de la compétition.


[Carnet de Bord] Festival de Cannes • Jours 3-6

Quatre nouvelles journées sur la croisette, essentiellement pluvieuses. Quelques revenants, plus ou moins incarnés, des épanchements cinéphiles à l’écran ou dans les files d’attente, des tentatives plus ou moins « genrés », plus ou moins réussies, de toucher au contemporain. Comme souvent à Cannes, l’accumulation de films et de soirées donnent le sentiment de traverser un monde en quelques séances et quelques jours. Avec, pour ces jours-ci, un film monstre qui emporte tout et qui a hanté l’intégralité des projections qui ont suivi…


Soft and Quiet

Retour sur le Grindhouse Paradise cuvée 2023 qui a eu lieu du 13 au 16 Avril à Toulouse, et sur son film d’ouverture, Soft and quiet (Beth de Araùjo, 2022) qui malmène son duo de victimes faisant face à un escadron de barbies fascistes bien décidées à leur mener la vie dure… Peut-être un peu trop.


Shailene Woodley vue de dos, en contre-jour, lève les mains en l'air, sous la lumière de lampes torches qu'on devine être celles d'agent de police, dans le film Misanthrope.

Misanthrope

Du Silence des Agneaux (Jonathan Demme, 1990), Seven (David Fincher, 1995), Usual Suspects (Bryan Singer, 1995) ou L.A. Confidential (Curtis Hanson, 1997) pour les meilleurs ; à Bone Collector (Phillip Noyce, 1999), Le Collectionneur (Gary Fleder, 1997) ou Copycat (Jon Amiel, 1996) pour les ersatz : les années 90 ont été riches en courses contre le tueur, et elles représentent encore à ce jour une sorte d’âge d’or du polar. Fincher, plus particulièrement, est celui qui a imprimé de sa patte le genre et qui continue jusqu’à son prochain The Killer qui sortira fin 2023, à le nourrir et le réinventer. Misanthrope (Damián Szifron, 2023) arrive donc comme une synthèse de tout cet héritage cinématographique en puisant ici et là le meilleur de ce cinéma nineties.


Plongée sur Joaquin Phoenix, du sang sur la tempe, qui regarde au dessus lui l'air perdu, dans le film Beau is afraid.

Beau is Afraid

Après deux essais remarquables — Hérédité (2018) — puis remarqué — Midsommar (2019) — Ari Aster c’était imposé comme l’une des figures de proues d’une nouvelle génération de cinéastes dévoués à l’horreur et au fantastique. Avec Beau is Afraid (2023), il s’en vient déconstruire son image publique et proposer un troisième film voulu plus ample, plus riche, plus complexe mais qui se révèle avant tout plus boursoufflé.


[Carnet de Bord] Festival de Cannes • Jours 0-2

Durant tout le festival de Cannes, l’équipe de Fais pas Genre ! est sur place pour prendre la température de la Croisette et repérer les films singuliers, bizarroïdes : les films qui font pas genre en somme. On vous propose donc un rendez vous bi-hebdomadaire pour lire les témoignages des aventures festivalières de nos envoyés (très spéciaux), Martin Courgeon et Pierre Jean Delvové.