cinema de genre francais


Les Yeux sans Visage

Le Chat qui fume ressortait il y a quelques mois le grand classique de George Franju, Les Yeux sans visage, pièce maîtresse et quasi définitive du cinéma fantastique à la française. La superbe restauration 4K, ainsi que les compléments fournis, permettent d’observer avec netteté que le film n’a rien perdu de sa puissance de subversion et de sa poésie.

Edith Scob masquée, les mains jointes, semblant apeurée, dans les Yeux sans visage de George Franju.

[Entretien] Aurélia Mengin, cinéma brut

Fort d’une importante tournée des festivals à l’international pour son second long-métrage, Scarlet Blue (2023), et des préparatifs de la quinzième édition de son festival Même Pas Peur qui aura lieu en février prochain, Aurélia Mengin connaît une actualité mouvementée. Véritable outsider d’un paysage français qui la maintient à l’écart, la cinéaste réunionnaise nous témoigne ici de la force qu’elle tire de sa marginalité, mais aussi des violences subies dans ce parcours en dents de scie.


La Nouvelle Vague, ou le sacrifice du cinéma de genres français

Tandis que semble émerger une nouvelle ère pour le cinéma de genre français, et que nous arrivons au terme de notre dossier d’automne sur les pépites oubliées des 80’s, nous plonger dans cette décennie avec l’œil de l’archéologue critique nous a fait remettre quelques trucs en perspective. Il en ressort une hypothèse : et si la Nouvelle Vague avait été le point de départ et la principale responsable du manque de considération du cinéma de genres de nos contrées ?

Une vieille femme nous tend dans les bras souriante, au milieu de son salon qui brûle dans le film du réalisateur de la Nouvelle Vague François Truffaut intitulé Fahrenheit 451.

Deux hommes sont cachés derrière des roches grises, armés, dans le film Le franc-tireur.

Le Franc Tireur

Invisible sur les écrans français de 1972 à 2002, « Le Franc-tireur » (Jean-Max Causse & Roger Taverne, 1972) est un film en quelques sortes sulfureux – car anti-Gaulliste – qui mérite d’être redécouvert à la faveur d’une belle réédition d’Extralucid. Un long-métrage maudit dont il nous fallait forcément parler…


The Substance

Auréolé d’un Prix du Scénario glané au dernier Festival de Cannes – où il fut même considéré comme favori pour la Palme d’Or – le nouveau film de Coralie Fargeat, sept ans après « Revenge » (2017), débarque dans les salles françaises en ayant conquis Hollywood. « The Substance » (2024) est davantage qu’un body horror de plus, c’est peut-être l’œuvre féministe la plus aboutie depuis longtemps.

Dans une salle de bains toute de carrelage blanc, une femme gît nue sur le sol, vue de dos, une large cicatrice court tout le long de sa colonne vertébrale ; une silhouette de femme, vue de dos aussi, portant un long peignoir avec un motif de serpent, est debout près de ce corps ; plan issu du film The substance.

Plan large sur une vieille bâtisse en ruines, plongée dans le brouillard, derrière Jacques Durtonc, debout, les bras ballants ; extrait du film Malevil.

Malevil

Cinéaste mésestimé et tombé en désuétude, bien que césarisé en son temps, Christan de Chalonge est certainement l’un des plus intéressants spécimens de cinéastes français à s’être aventuré dans les cinémas de genres, s’il faudra s’appesantir en détails sur plusieurs titres de sa filmographie pour pleinement s’en convaincre, le cas de Malevil (1981), récit d’anticipation post-apocalyptique gratiné d’un casting cinq étoiles, méritait la primeur.