Pépites Oubliées des Cinémas de Genres Français

Qui a dit que le cinéma de genres français n’a jamais existé ? Dans ce dossier on vous donne la preuve qu’il demeure quelques pépites à (re)découvrir pour prouver que du fantastique à l’horreur, du thriller au bizarre, le cinéma français n’a pas attendu Julia Ducournau pour faire pas genre !


Malevil   Mise à jour récente !

Cinéaste mésestimé et tombé en désuétude, bien que césarisé en son temps, Christan de Chalonge est certainement l’un des plus intéressants spécimens de cinéastes français à s’être aventuré dans les cinémas de genres, s’il faudra s’appesantir en détails sur plusieurs titres de sa filmographie pour pleinement s’en convaincre, le cas de Malevil (1981), récit d’anticipation post-apocalyptique gratiné d’un casting cinq étoiles, méritait la primeur.

Plan large sur une vieille bâtisse en ruines, plongée dans le brouillard, derrière Jacques Durtonc, debout, les bras ballants ; extrait du film Malevil.

Romy Schneider, toute petite avec l'effet de perspective écrasée de la plongée et du cadrage, observe une gigantesque publicité à son visage, dans le film La mort en direct.

La Mort en Direct   Mise à jour récente !

Pour inaugurer notre dossier consacré aux petites pépites oubliées du cinéma de genre français, nous vous invitons à (re)découvrir La Mort en direct (Bertrand Tavernier, 1980). Un film pour le moins visionnaire dans tout ce qu’il présage de l’évolution de la télévision et qui, à l’aune des années 2020, prend un relief tout particulier.


[Entretien] René Manzor, raconteur d’histoires

Faire “L’Etat des Lieux des cinémas de genres français” comme on ambitionne de le faire, modestement, depuis des années, pourrait s’arrêter à en traiter la plus vive actualité, ce qui frémit. Pourtant, à notre sens, pour mieux comprendre où nous en sommes et vers où nous allons, il convient certainement de regarder aussi en arrière, de repenser à toutes ces étapes charnières où après un ou plusieurs beaux essais, la transformation attendue n’a pas eu lieu. René Manzor est de ces cinéastes dont on peine à comprendre que le cinéma français, n’ait pas su pleinement reconnaître le talent. Qu’on se le dise, avec un regard rétrospectif sur sa filmographie, c’est tout bonnement une anomalie qui ne s’explique pas. Du Passage à 36.15 Code Père Noël, d’un Amour de Sorcière à Dédales en passant par ses aventures américaines notamment sur la série Young Indiana Jones, nous avons eu l’immense plaisir et chance de richement discuter avec René Manzor. Un entretien sans fard mais aussi sans aigreur aucune, à l’image du cinéaste : généreux.  

Portrait de René Manzor sur fond noir.

Quatre extraterrestres au visage bleu, glabre, chauve, et aux yeux rouges, sont assis autour d'une table vide, et nous regardent ; plan issu du long-métrage d'animation La planète sauvage.

La Planète Sauvage

Depuis sa sortie et le Prix spécial du jury qu’il remporta à Cannes en 1973, La planète sauvage de René Laloux a acquis le statut d’œuvre « culte ». Nul n’étant prophète en son pays, le film d’animation fut d’abord réédité en Blu-ray dans les prestigieuses collections Criterion et Masters of Cinema avant de débarquer en France aux éditions ARTE. Son cinquantième anniversaire méritait bien qu’on fasse les choses en grand : version restaurée et coffret « collector » chez Potemkine, livre aux éditions Capricci, bande originale d’Alain Goraguer en CD et vinyle chez CAM Sugar (pourquoi pas un label français ?). La réalisation fut pourtant un vrai parcours du combattant.


Traitement de Choc

Studio Canal depuis quelques mois s’est lancé dans une nouvelle collection visant à sortir des tiroirs leurs pépites des années 70. C’est dans ce contexte que l’improbable (sur le papier) mais impressionnant Traitement de Choc, avec Alain Delon et Annie Girardot, est de nouveau disponible en Blu-Ray. Récit d’une cure de thalassothérapie virant au cauchemar, il n’est pas sans trouvailles ni dénué d’un regard politique acéré. Retour sur une œuvre atypique du cinéma français, qui nous donne l’occasion d’évoquer le nom de son cinéaste : Alain Jessua, dont les travaux genrés ont tout pour intriguer notre équipe.

Alain Delon en tenue de médecin observe d'un air intrigué une gélule qu'il tient entre ses doigts; sur le lit d'hôpital tout près de lui en, Annie Girardot prête à une injection, dans une pose abandonnée ; scène du film Traitement de choc.

Belphégor (1927)

Dans sa volonté de rendre encore plus accessible son catalogue de patrimoine, Pathé ressort Belphégor (1927) de Henri Desfontaines, dans une édition Blu-Ray. Avec ce véritable écrin d’un cinéma de genre français des années 30 : plongez, tête la première, dans cet objet curieux et profondément marqué par son époque.