Inédits

Éloignés des salles obscures pour des raisons qui peuvent parfois l’être tout autant, les films de la rubrique Inédits ne sont jamais sortis en salles en France et sont parfois presque introuvables.


Rats! 1

Passé sous les radars français, le premier film du duo Maxwell Nalevansky et Carl Fry est là pour vous régaler d’un bon délice bien crade et sanglant comme on les aime. Rats! (2024) est la nouvelle comédie débile et dégueulasse déjà devenue culte, qui offre enfin aux emo kids leur propre stoner movie bien hardcore, sur fond d’une des meilleures bandes originales qu’on ait entendues. Attention, vous risquez d’adorer, et c’est à retrouver en ce moment en streaming sur Shadowz.

Plan rapproché épaule sur un visage d'homme avec une bouche démesurément ouverte, dans une lumière sombre un peu bleuté ; issu du film Rats!

Le tueur du film In a Violent Nature, vu de dos, déambulant dans la forêt.

In a Violent Nature

Si le slasher semble avoir livré tous ses ressorts et possibilités depuis cinquante ans, de « Halloween » (John Carpenter, 1978) à « Thanksgiving » (Eli Roth, 2023) en passant par « Scream » (Wes Craven, 1996), des réalisateurs tentent parfois de faire un petit pas de côté pour analyser le genre. C’est le cas de « In a Violent Nature » (Chris Nash, 2025), tout juste auréolé du Grand Prix à Gérardmer, qui débarque enfin en France via la plateforme Insomnia.


Frogman

Pour son premier long-métrage de fiction, Anthony Cousins s’attaque à une véritable légende urbaine américaine : « Frogman », une créature mi-homme mi-amphibien qui sèmerait la terreur dans l’Ohio. On comprend au fil du film que ce fan de cinéma de genres à décidé de réunir ses obsessions – found-footage, mythe lovecraftien et même hommage à scooby-doo – pour créer ce faux documentaire disponible sur Shadowz. 

Le visage d'un homme, sur fond noir, est tout à fait déformé dans un effet VHS délavé ; plan du film Frogman.

The Seeding

Désert, soleil de plomb, absence de vie, fosse aux lions… « The Seeding » (Barnaby Clay, 2023) se fait le reflet, pour le meilleur et pour le pire, des angoisses profondes universelles que chacun de nous éprouve sans le dire. Entre claustration, abus, inceste et sacré, un film qui en dit long sur ce vacillement, cette dépossession de soi, cette résignation propres à l’homme civilisé.

Dans une vallée désertique, un homme est accroché par deux fils entre deux parois ; un deuxième homme, vu de dos, l’observe ; plan issu du film The Seeding.

Plan rapproché-épaule sur Dev Patel, en roi sobre de costume gris, une couronne circulaire, l'air sombre ; derrière lui, dans le flou, des torches ; plan issu du film The Green Knight.

The Green Knight

Après A Ghost Story (2017), le cinéaste David Lowery, adepte du temps étiré, continue d’explorer l’essence de l’humanité. Il replonge dans le registre de la fantasy – il a réalisé Peter et Eliott le Dragon (2016) chez Disney – pour livrer cette fois-ci un univers sombre, brutal et païen en adaptant le récit de Sire Gauvain et le Chevalier vert, dans lequel le chevalier de la table ronde et neveu du roi Arthur, doit décapiter un étrange antagoniste mi-homme mi-arbre qui l’a défié. On assiste alors à une désacralisation du parcours du héros au profit de la peinture d’un « monde sombre, plus sombre que le matériau d’origine », comme l’a écrit sur les réseaux Jean-Pierre Dionnet. Initialement prévu pour 2020, The Green Knight ne connaîtra pas de sorties en salles françaises, et finira finalement dans le catalogue d’Amazon : critique.