Etrange festival


Un savant fou portant une masque chirurgical ensanglanté et des lunettes à reflet qui empêchent de voir ses yeux, tend sa main au dessus d'un cobaye sur la table d'opération, indéfinissable, mi-organique mi-machine ; scène du film Mad god.

Mad God

Au cours des trente dernières années, Phil Tippett, le grand créateur d’effets spéciaux – la saga Star Wars, Jurassic Park, Robocop, Starship Troopers… – a travaillé dur sur le projet d’une vie, son long-métrage Mad God, un film d’animation expérimental en stop motion se déroulant dans un “monde fantôme de l’humanité”. L’artiste de génie fut récemment mis à l’honneur dans un documentaire de Gilles Penso et Alexandre Poncet. Ce dernier – que nous avions interviewé – dit du film du maître qu’il est une “expérience très difficile à décrire”. Xavier Colon de la programmation du PIFFF va jusqu’à parler de « SFX porn ». Préparez-vous à entrer dans un univers beau, sale et viscérale, habité par des monstres, des scientifiques fous et des cochons de guerre…


A l'arrière d'un van en bazar baigné dans une lumière verte, trois hommes boivent un verre, tous l'air de bandits dans le film La fièvre de Petrov.

La Fièvre de Petrov

Après un passage à Cannes, nous avions découvert La Fièvre de Petrov (2021) à L’Etrange Festival où il avait une place de choix dans la section Mondovision. En pleine pandémie, la vision fiévreuse et confiné de Kirill Serebrennikov parvient-elle effectivement à se propager auprès de ses spectateurs ?


Assis sur un canapé, un homme en peignoir léger donne de son assiette à son gros chien sur sa gauche, il lui met la nourriture dans la gueule avec des baguettes chinoises, d'un air désabusé ; scène du film Oranges Sanguines.

Oranges Sanguines

Coutumier du festival du film Grolandais ou FIFIGROT, qui avait déjà programmé ses court-métrages et son premier film Apnée (2016), le cinéaste Jean-Christophe Meurisse revient avec sa dernière réalisation au titre évocateur : Oranges sanguines (2021) qui, s’il n’a pas manqué de diviser les spectateurs, a néanmoins convaincu la terrible inquisitrice de la Présipauté, Sylvie Pialat, invitée d’honneur du festival, qui lui a décerné l’amphore d’or.


On expulse un vieillard en cannes d'une représentation en plein air ; le viel homme est poussé en hurlant entre de nombreux bancs vides dans le film The Amusement Park.

The Amusement Park

Après un passage par l’Etrange Festival c’est au Fifigrot (aussi connu sous le nom de Festival du Film Grolandais) que le public toulousain a enfin eu la possibilité de découvrir ce petit film de commande proposé par la communauté religieuse luthérienne à un grand maitre du film d’horreur : George A. Romero. Retour sur ce moment de cinéma triste et malaisant, retrouvé par sa veuve, Suzanne Desrocher-Romero, un an après la mort de son mari.


A gauche, un couple de dispute, dans l'embrasure d'une fenêtre ; à droite, à l'extérieur, l'oreille contre la vitre, une femme écoute avec malice ; scène du film La bête élagante.

La Bête élégante

Programmé à l’Étrange Festival en compagnie de deux autres films de Yuzo Kawashima, La Bête Elégante (1962) fait partie de ses gemmes obscures qu’il serait grand temps de remettre en avant, en même temps que leur réalisateur. Quasi-huis clos sur une famille d’arnaqueurs à la petite semaine et leurs combines plus ratées les unes que les autres, La Bête Elégante surprend par son audace formelle et la grande pertinence, encore aujourd’hui, de ses thèmes.


La princesse Shirayuki lancée dans l'évocation de son amoureux, devant toute sa cour d'êtres fantastiques : fantômes de samouraïs, servantes pâles, dans le film L'étang du démon.

L’étang du démon

Si Alice au pays des merveilles avait rencontré Kenji Mizoguchi, ça donnerait certainement quelque chose comme L’étang du démon (Masahiro Shinoda, 1979) : critique d’une œuvre inédite et étonnante, projetée à L’Etrange Festival 2021 et qui s’apprête à retrouver les salles le 22 septembre grâce à Carlotta.


Plan rapproché-épaule sur Eve qui hurle, les traits de son visage sont défaits par une angoisse mêlée de folie dans le film Hunted.

Hunted

Présenté en séance d’ouverture du festival Grindhouse Paradise de Toulouse et déjà passé l’an dernier par L’Étrange Festival, Hunted (Vincent Parronaud, 2021) est un survival forestier balisé par des concepts connus du rape and revenge – l’histoire d’Eve, jeune femme victime d’un maniaque qui la poursuit à travers une immense forêt pour en faire la star non consentante de son prochain snuff movie – mais qui surprend par ses pas de côté vers une représentation fantastique proche du conte.


Gros plan sur le visage inquiet d'Enid Baines, qui scrute sur le mur un cercle de lumière bleue turquoise ; plan du film Censor.

Censor

Présenté dans la section Mondovision de l’Etrange Festival, Censor, premier long-métrage de la cinéaste galloise Prano Bailey-Bond, a de bicéphale qu’il intrigue et intéresse avant de fortement décevoir. Un film dont on sort avec l’amer sensation que derrière ce film moyen, se cachait la potentialité d’un très grand film.


Une femme pose sa joue contre le museau d'une brebis portant une couronne de fleurs sur le crâne ; scène du film Lamb.

Lamb

D’abord passé par Un Certain Regard cette année à Cannes, avant de désormais rejoindre la Compétition de l’Étrange Festival, les promesses en matière de folk-horror entourant Lamb l’avait placé en tête de liste de nos plus grosses attentes d’autant plus que l’on a tendance à apprécier les oeuvres produites par le studio A24. Hélas, malgré l’inspiration des légendes islandaises qui nimbe son récit et la présence intrigante de Noomi Rapace, ce premier film de Valdimar Jóhannsson déçoit par sa fadeur, la schizophrénie de son écriture et la pose de sa mise en scène.