Inédits

Éloignés des salles obscures pour des raisons qui peuvent parfois l’être tout autant, les films de la rubrique Inédits ne sont jamais sortis en salles en France et sont parfois presque introuvables.


Plan rapproché-épaule sur Dev Patel, en roi sobre de costume gris, une couronne circulaire, l'air sombre ; derrière lui, dans le flou, des torches ; plan issu du film The Green Knight.

The Green Knight

Après A Ghost Story (2017), le cinéaste David Lowery, adepte du temps étiré, continue d’explorer l’essence de l’humanité. Il replonge dans le registre de la fantasy – il a réalisé Peter et Eliott le Dragon (2016) chez Disney – pour livrer cette fois-ci un univers sombre, brutal et païen en adaptant le récit de Sire Gauvain et le Chevalier vert, dans lequel le chevalier de la table ronde et neveu du roi Arthur, doit décapiter un étrange antagoniste mi-homme mi-arbre qui l’a défié. On assiste alors à une désacralisation du parcours du héros au profit de la peinture d’un « monde sombre, plus sombre que le matériau d’origine », comme l’a écrit sur les réseaux Jean-Pierre Dionnet. Initialement prévu pour 2020, The Green Knight ne connaîtra pas de sorties en salles françaises, et finira finalement dans le catalogue d’Amazon : critique.


Une jeune femme brune vomit dans un saladier, devant la porte ouverte de son frigo plein ; scène de nuit du film The Feast.

The Feast

Découvert lors de sa première français au PIFFF en 202 et disponible désormais sur Shadowz, The Feast (Lee Haven Jones, 2021) s’attarde sur la préparation d’un repas au sein d’une famille aisée – mais loin d’être irréprochable – venue s’isoler dans leur maison en pleine lande austère, celle du Pays de Galle. Au milieu de cette intensité toxique, la jeune Cadi (Annes Elwy) est engagée pour faire le service.  Saupoudré de dialogues en gallois, le premier long-métrage de Lee Haven Jones croise ses thématiques folk avec les codes du film d’horreur pour livrer une parabole sociologique. Cette fable scandinave nous amène à questionner une appellation récente, l’elevated horror.


En contre-plongée, un homme, la tête baissée, vêtu d'un uniforme gris-jaune, s'apprête à descendre un escalier ; derrière lui des immeubles vétustes, baignés d'une lumière bleue futuriste ; scène du film Underdog.

Undergods

Après la fantaisie sucrée Strawberry Mansion (Kentucker Audley et Albert Birney, 2022), le festival Grindhouse Paradise (Toulouse) nous remet un peu les pieds sur terre avec Undergods (Chino Moya, 2020) dystopie froide et fataliste dans laquelle le spectateur suit deux ramasseurs de cadavres, croisant et décroisant divers personnages et histoires.


Sur fond de brume et de feuillages épais au sol, la silhouette d'un homme vu de dos, en contre-jour, portant une hache ; plan issu du film In the earth.

In the Earth

Dans la lignée de A Field in England (2013) et Kill List (2011), le britannique Ben Wheatley renoue avec le folk horror. Sous forte influence seventies, il replonge dans l’épouvante psyché pour parler de la mort d’un vieux monde bousculé par une pandémie. Présenter – en première française – en clôture des 10 ans du PIFFF, In The Earth est un petit bijou primitif et généreux qui prend une direction inattendue, pour plonger radicalement dans le pur délire psychotonique. Fortement déconseillé aux épileptiques…


Ultrasound

Premier film vu à L’Etrange Festival où il est présenté en Compétition, nous vous parlons du maîtrisé premier long-métrage de Rob Schroeder : “Ultrason”. Un cauchemar Lynchien dont l’esthétique tortueuse et les partis pris radicaux vont, à coup sûr, perturbés les spectateurs qui oseront s’y frotter.