Enzo Durand


A propos de Enzo Durand

Grand lecteur de Stephen King, Enzo s'attèle à disséquer les nombreuses adaptations du maître de l'horreur, de Brian De Palma à Mike Flannagan, en passant par Tobe Hooper et Franck Darabont. Ce qui le passionne le plus, c'est de se plonger au cœur des œuvres les plus méconnues du grand public, que ce soit des adaptations de Carrie en comédie musicale ou des remakes indiens non officiels.


The Monkey

Dans notre bilan 2024 des séquences qui ne font pas genre, nous mettions en évidence le fait que Longlegs commence par une séquence à « hauteur d’enfant ». Une mise en scène loin d’être anodine, tant toute la filmographie du cinéaste tourne autour de l’enfance et du mal que peuvent transmettre les parents (l’abandon d’Hansel et Gretel, les parents dans Longlegs). Avec The Monkey, le réalisateur adapte une nouvelle de Stephen King, l’auteur d’horreur s’étant le plus souvent placé à cette hauteur d’enfant, qui parle tout autant de peurs enfantines – un jouet meurtrier – que d’héritage parental difficile à assumer.

The Monkey

Arturo de Cordova effaré, regarde à travers la vitrine d'un magasin, les mains posées sur la vitre, dans Tourments - Él.

Él

Él, inspiré du roman autobiographique du même nom par Mercedes Pinto, est sans doute le film le plus célèbre de la période mexicaine de Luis Buñuel, et son œuvre la plus personnelle. L’histoire d’un homme – le Él du titre –, riche propriétaire catholique, qui s’enfonce dans la jalousie et la paranoïa. Les Films du Camélia nous permettent aujourd’hui de (re)découvrir cette critique d’une société machiste et masculiniste, dans une sublime restauration 4k, agrémentée de nombreux bonus. L’occasion pour nous de 1) nous replonger au sein de la filmographie cruelle de l’auteur 2) épuiser tous les jeux de mots possibles en rapport avec les yeux.


[Lecture] Un genre à soi

On ne présente plus Playlist Society (et pourtant faisons le tout de même) : une maison d’édition française qui explore le cinéma – pas seulement de genre – sous toutes ses coutures. Des essais sur des cinéastes (Gregg Araki, le génie queer; La Transgression selon David Cronenberg), des analyses détaillées d’un phénomène au cinéma, des dissections de saga et des entretiens sur le temps long, comme ce dernier ouvrage collectif : Un genre à soi.

Agathe Rousselle s'allonge sur le capot du'ne voiture dorée, sous le regard des spectateurs dans un hangar ; scène du film Titane abordé dans Le cinéma de genre au féminin.

Jacques Nolot prend le soleil, debout les yeux fermés, sur le toit de son appartement, dans le documentaire Je suis déjà mort trois fois.

Je suis déjà mort trois fois

Maxence Vassilyevitch se lance en 2024 dans un étonnant projet : le tournage en comité réduit – lui et sa compagne Anaïs Ruales Borja – d’un portrait de l’acteur et réalisateur Jacques Nolot, l’une des grandes figures parisiennes du cinéma queer et marginal. A eux trois ils passent plusieurs jours à reconstituer une journée de ce cinéaste de 82 ans.


[Entretien] Thomas Salvador, le fantastique encore et en corps

Acrobate, alpiniste, nageur, héritier du burlesque ? On ne sait comment le définir mais une chose est sûre, depuis des années Thomas Salvador explore les cinémas de genres par des voies dérivées : film de super-héros écologique avec « Vincent n’a pas d’écailles » (2014) et voyage fantastico-introspectif avec « La Montagne » (2022). Nous avons eu la chance de le rencontrer à l’occasion de sa venue au Ciné Saint-Leu à Amiens.

Un homme allongé dans la nuit obscure, observe son sa main qui illumine ; scène du film La montagne de Thomas Salvador.

Dans un salon de nuit, sans lumière, Julia Garner tient contre elle une jeune fille ; toutes deux hurlent en direction de quelque chose hors-champ ; plan issu du film Wolf Man.

Wolf Man

Blake (Christopher Abbott) est un écrivain trentenaire, marié à une journaliste (Julia Garner), et père d’une petite fille (Matilda Firth). Lorsque son père, un survivaliste vivant au cœur de l’Oregon, décède, Blake n’a d’autre choix que de se rendre au cœur de la campagne où il a grandi, pour faire le tri dans les affaires paternelles. Un voyage qui se solde par un accident de voiture, l’attaque d’une créature aux allures animales, la morsure du protagoniste qui contracte très vite une drôle de maladie et une faim de loup. Dès cette introduction rapide, on comprend que Wolf Man (Leigh Whannell, 2025) est dans une double continuité.