Pierre-Jean Delvolvé


A propos de Pierre-Jean Delvolvé

Scénariste et réalisateur diplômé de la Femis, Pierre-Jean aime autant parler de Jacques Demy que de "2001 l'odyssée de l'espace", d'Eric Rohmer que de "Showgirls" et par-dessus tout faire des rapprochements improbables entre "La Maman et la Putain" et "Mad Max". Par exemple. En plus de développer ses propres films, il trouve ici l'occasion de faire ce genre d'assemblages entre les différents pôles de sa cinéphile un peu hirsute. Ses spécialités variées oscillent entre Paul Verhoeven, John Carpenter, Tobe Hooper et George Miller. Il est aussi le plus sentimental de nos rédacteurs. Retrouvez la liste de ses articles sur letterboxd : https://boxd.it/riNSm


Dans une chambre d'hôtel vieillotte, au premier plan une femme aveugle, avec des lunettes de soleil, s'apprête à dégrafer son soutien-gorge, assise au bord du lit ; à l'arrière-plan un homme bedonnant est en train d'ôter à enlever sa chemise blanche, debout dans un coin de la pièce ; plan issu du film Occhiali neri.

Occhiali Neri

En découvrant le nouvel opus du maître Dario Argento (Ochialli Neri / Dark Glasses) à l’occasion de l’ouverture de sa rétrospective à la Cinémathèque Française, admettons que nous n’en attendions pas grand chose, dix ans après l’effarant Dracula 3D, et une fin de carrière souvent décevante. Sans crier au chef-d’oeuvre, nous fûmes au moins heureux d’y trouver un objet modeste et touchant, réactualisant notre regard sur son auteur.


A un bal de fin d'année, la rangée des garçons fait face à la rangée des filles, comme dans une posture de défi ; scène du film West Side Story.

West Side Story

Trois ans après le chef-d’œuvre Ready Player One (2018) – déjà notre film préféré de l’année 2018, et l’un de nos favoris de la décennie passée – le maître Spielberg nous revient avec un bien curieux projet qui avait, avouons-le, de quoi nous faire peur.


Dans la cité, Issachar menace un homme encapuchonné qui s'approche vers lui, tandis que Zabulon le menace aussi, mais en mimant un revolver avec sa main ; scène du film Fils de plouc.

[Entretien] Lenny & Harpo Guit, tu seras un plouc mon fils

Privé de sortie en France et débarqué directement sur OCS, le premier film des Frères Lenny et Harpo Guit s’est imposé à nous comme l’un des films qui fait pas genre de l’année ! Nous avons pu discuter avec eux de cette comédie débilo-scato, qui convoque pêle-mêle le cinéma des Frères Farrelly et des Frères Safdies.


Christopher Walken observe New-York de nuit, de son bureau, derrière une vitre sur laquelle se reflète la ville ; plan issu du film The King of New-York.

The King of New York

Depuis plusieurs années, alors qu’il continue une œuvre de plus en plus expérimentale, solitaire et passionnante, Abel Ferrara connaît une nouvelle mise en lumière de ses œuvres du passé, dans des ressorties en salles ou en blu-ray de ses plus grands classiques. Après L’Ange de la vengeance (1981), New York, 2h du matin (1984) chez Esc, c’est Carlotta qui nous gratifie d’une remarquable édition blu-ray collector de son film le plus célèbre, avec Bad Lieutenant (1992), The King of New York (1990). L’occasion de revenir sur ce classique qui n’a rien perdu de sa noirceur et de sa puissance formelle.


Tilda Swinton scrute une grande cage en verre abritant une petite pelouse dans le film Memoria.

Memoria

On avait laissé le grand Apichatpong Weerasethakul dans sa Thaïlande natale et habituelle auprès des soldats endormis de l’inoubliable Cemetery of Splendour (2015). C’était il y a déjà six ans… Il nous revient avec Memoria, projet très mystérieux et décisif dans sa carrière puisqu’il s’agit pour lui d’un premier franc déplacement. D’abord géographique – il est tourné en Colombie – mais aussi dans sa méthode puisque pour la première fois il y a travaillé avec deux comédiennes professionnelles et internationales : Tilda Swinton et Jeanne Balibar. C’est bien à un tournant auquel nous avons assisté à Cannes, et nous n’avons pas été déçus : nous revenons ici sur ce qui constitue, incontestablement, le plus grand film fantastique de cette édition.


Vortex

« Quand approche le Festival de Cannes, Gaspar Noé se dépêche de faire un film » s’amusait Thierry Frémaux en introduction de la projection de Vortex à « Cannes Premières », la section inaugurée en cette édition particulière. Il ne croyait pas si bien dire : alors que le cinéaste obtenait pour la première fois l’avance sur recettes du CNC en mars dernier pour ce projet, il était à Cannes en juillet pour le présenter en toute fin de festival. Surprise, ce nouvel opus n’est pas qu’un bâclage chiqué, genre de faux événements dont Noé a le secret, mais au contraire un vrai beau film aussi candide que juste. Retour sur une belle et triste surprise.