Pierre-Jean Delvolvé


A propos de Pierre-Jean Delvolvé

Scénariste et réalisateur diplômé de la Femis, Pierre-Jean aime autant parler de Jacques Demy que de "2001 l'odyssée de l'espace", d'Eric Rohmer que de "Showgirls" et par-dessus tout faire des rapprochements improbables entre "La Maman et la Putain" et "Mad Max". Par exemple. En plus de développer ses propres films, il trouve ici l'occasion de faire ce genre d'assemblages entre les différents pôles de sa cinéphile un peu hirsute. Ses spécialités variées oscillent entre Paul Verhoeven, John Carpenter, Tobe Hooper et George Miller. Il est aussi le plus sentimental de nos rédacteurs. Retrouvez la liste de ses articles sur letterboxd : https://boxd.it/riNSm


Dans un clair-obscur jauni, on installe un vieil appareil dentaire à la jeune Earwig de Lucile Hadzihalilovic.

[Entretien] Lucile Hadzihalilovic, logique de la sensation

Cinéaste majeure mais encore malheureusement trop confidentielle, Lucile Hadzihalilovic revient ce mercredi sur nos écrans avec son troisième long-métrage, l’envoutant Earwig. Conte macabre autant qu’échappée mentale, presque psychédélique, il tient toutes les promesses de ses précédents essais, et s’impose comme le premier rendez-vous clé de notre année 2023. Nous avons pu nous entretenir longuement avec la cinéaste, où il est question de la création de ce magnifique nouveau film, mais aussi de son cinéma en général, et sa place singulière dans le paysage cinématographique européen.


Avatar : La Voie de L’Eau

Treize ans après le premier Avatar (2009) et passée une triste décennie de blockbusters morbides, James Cameron réitère le pari insensé de son premier opus avec cette suite au moins aussi attendue. De nouveau, il s’agit de mettre en scène un spectacle total, à la fois bilan des formes du passé et mise à jour des possibilités du cinéma. Les attentes économiques et artistiques s’additionnent. Pour les premières, nous ne pouvons pas encore pleinement juger – les chiffres de fréquentation étant pour l’instant démentiels quoique parfois en dessous des espérances – pour les secondes, ça y est : nous avons vu Avatar 2. Nous ne sommes pas déçus, et pourtant surpris. L’article est évidemment constellé de révélations.


Plan rapproché-épaule sur un homme torse-nu qui porte un masque blanc la bouche entrouverte dans le film Bruiser.

Bruiser

On connaissait déjà toute l’admiration de Jean-Baptiste Thoret pour George Romero – qui s’est notamment déjà concrétisée par la direction du formidable Politique du Zombie : L’Amérique selon George A. Romero (2007) – et nous ne sommes donc pas surpris de l’entrée du cinéaste dans sa prolifique collection Make my Day. C’est avec Bruiser (2000), objet méconnu, malaimé, et tardif, que s’opère cette arrivée, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Car, sans être au niveau des chefs-d’oeuvre de son auteur, il méritait depuis longtemps une réévaluation : c’est désormais chose faite.


Un ciel orangé de crépuscule, un bord de mer à Tahiti et la végétation luxuriante qui entoure Benoit Magimel, vu en petite silhouette et de dos, scrute l'horizon avec des jumelles ; scène du film Pacifiction.

Pacifiction : tourment sur les îles

Projeté en fin de festival de Cannes 2022, le nouveau film d’Albert Serra, Pacifiction : Tourment sur les îles, a fait sensation et fut largement considéré comme l’objet le plus aventureux et sidérant de la compétition. Étrange perdition d’un haut-commissaire en Polynésie française sur fond de menace nucléaire, il a en tous cas largement éveillé notre curiosité, à défaut de stimuler celle du jury qui décidément se sera trompé sur toute la ligne…


Scène de nuit dans le film Nope : Daniel Kaluuya vu de dos fait face à une tornade.

Nope

Après deux essais qui convainquirent beaucoup – mais pas tout le monde dans nos colonnes – Jordan Peele fait un retour remarqué dans nos salles avec le très attendu Nope marquant sa bascule dans un registre plus ouvertement fantastique. Accueilli en demi-teinte aux Etats-Unis, cet objet étrange, inégal mais foisonnant, a réveillé chez nous un enthousiasme qu’on croyait définitivement endormi : celui ressenti devant le meilleur du divertissement hollywoodien, plaisir particulièrement vivace au beau milieu d’un été caniculaire, relativement déserté par les blockbusters. Avertissement cependant : ce plaisir était aussi lié à une ignorance totale des tenants et aboutissants de son intrigue. Or, cet article est truffé de révélations, vous voilà avertis.


Plan en plongée issu du film Trois mille ans à t'attendre sur Idris Elba, qui semble être englouti par des flammes ; il est torse nu sur un fond doré.

Trois mille ans à t’attendre

Sept ans après son chef-d’œuvre absolu, Mad Max : Fury Road (2015), George Miller était de retour à Cannes 2022, de nouveau Hors compétition. De quoi susciter une attente démesurée, particulièrement chez nous, bien que ce nouveau projet puisse paraître de loin plus mineur et curieux. C’est mal connaître l’esprit proliférant et l’inaltérable candeur de ce maître conteur qui nous livre là une nouvelle pièce majeure et, sans conteste, le plus beau film du festival, Trois mille ans à t’attendre.