Entretiens

Avant de s’appeler “Fais pas Genre” on s’appelait “Intervista” et intervista ça veut dire Interview. C’est donc ici que vous trouverez nos interviews, entretiens ou compte rendus de masterclass.


[Entretien] Patricia Mazuy, la sauvagerie en héritage

En l’espace de six long-métrages et d’un téléfilm culte, émaillés depuis plus de trente ans dans le paysage cinématographique français, la cinéaste Patricia Mazuy n’a eu de cesse, en passant de genres en genres, de cultiver son style : celui d’un cinéma incandescent et électrique, toujours intense. Puisant entre autres dans le western, sa mise-en-scène est celle de la furia tapie dans le cœur et l’âme. La réalisatrice s’attache à dépeindre la sauvagerie naissante chez ses personnages, les frères de Peaux de vaches, les adolescents de Travolta et moi, Gracieuse dans Sports de filles ou encore Paul Sanchez dans le film éponyme pour ne citer que quelques exemples. Avec son nouveau long-métrage, Bowling Saturne, elle signe un des films les plus saisissants de l’année 2022 qui s’achève, un « thriller féroce » et viscéral, sans concession, porté par une confrontation mythologique entre frères, et d’un lieu iconique, des entrailles d’où naissent le mal.


Les trois scientifiques fous du film Les enfants de la cité perdue de Jeunet & Caro, dans leur labo, guettent quelque chose

[Entretien] Jean-Pierre Jeunet & Marc Caro, à la bonne franquette

Le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg a accueilli le duo Jean-Pierre Jeunet / Marc Caro pour présenter la version restaurée de La Cité des Enfants perdus (1995) en première mondiale. Entretien fleuve avec deux monuments du cinéma de genres français, au croisement entre steampunk et franchouillardise.


Samuel Le Bihan et Marc Dacascos regardent l'objectif avec un ciel ombragé et la plaine du Gévaudan en arrière-plan ; ils portent un foulard et un chapeau qui couvrent leurs visages et ne dévoilent que leurs yeux ; affiche du film Le pacte des loups de Christophe Gans.

[Entretien] Christophe Gans, le chimiste fou

Invité d’honneur du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2022, nous avons rencontré Christophe Gans pour parler yakuza, jeux vidéo et écologie — un pot au feu bouillonnant, à l’image du cinéaste. L’occasion parfaite de poursuivre notre état des lieux des cinémas de genres français.


Deux femmes à l'allure de cow-boy marchent dans une plaine et tirent un cheval derrière elles ; le paysage est baignée dans une lumière violette et jaune surréaliste ; scène du film After Blue (Paradis Sale) de Betrand Mandico.

[Entretien] Bertrand Mandico, paradis sales

Après le sublime noir et blanc des Garçons Sauvages (2017), le cinéaste-alchimiste Bertrand Mandico trouve sa vraie nature dans l’artificiel avec le très coloré et organique After Blue (Paradis Sale) dans lequel il nous donne sa version du monde d’après, la planète qui vient remplacer la Terre, un Eden idéal taché par les humains. Le metteur en scène, maître de cérémonie et constructeur d’univers, puise son onirisme dans une alliance de poésie et de technique, traduit sur le velouté de la pellicule : à travers un abandon du sujet, les acteurs et la caméra organisent de véritables tableaux vivants, avec un amour de l’effet carton-pâte et un profond rapport de chair et de peau, convoquant par-là une certaine histoire des formes, entre magie et ambiguïté. On a interrogé l’artiste le temps d’une interview sur ses obsessions du monde, entre enfers et succubes, et on lui a demandé en quoi la subversion par le païen ouvre des portes vers la transmutations des genres.


Les deux plongeurs du film The Deep House, réalisé par Alexandre Bustillo et Julien Maury, atteignent une voiture immergée qu'ils inspectent avec des lampes-torche.

[Entretien] Alexandre Bustillo & Julien Maury, en profondeur

Les prolifiques Alexandre Bustillo et Julien Maury comptent parmi les piliers du genre « frontal » en France. L’an dernier, ils ont certainement signé leur meilleur film avec The Deep House, un concept fou d’urbex dans une maison hantée engloutie au fond d’un lac. Le scénario est dégraissé et rigoureux, la technicité et le découpage y sont irréprochables et le production design clairement magnifique. Les deux collaborateurs font preuve d’une indéniable générosité bis, avec un sens du suspense étouffant et une claustrophobie qui montent dans un crescendo incroyable – on n’avait pas été aussi oppressés dans le genre depuis The Descent (Neil Marshall, 2005). On a eu la chance de les croiser en clôture du Festival Grindhouse Paradise 2021 et de pouvoir discuter avec eux.


le visage d'une vieille femme, dont nous ne voyons que les mains, est cachée sous un drap blanc, dans un lit ; plan en plongée issu du film Vortex de Gaspar Noé pour notre interview.

[Entretien] Gaspar Noé, au coeur du vortex

Alors que l’on avait quelque peu perdu notre adhésion au bonhomme depuis au moins son Climax (2018), le dernier né de sa filmographie, Vortex, nous a totalement pris à contre-pied et littéralement bouleversés quand nous l’avions découvert à Cannes. Entretien avec un cinéaste visiblement pas rancunier et de surcroît toujours aussi généreux quand il s’agit de causer de cinéma.


Dans une pièce très sombre, dont la lumière du soleil ne passe qu'à travers les interstices d'un volet, une jeune femme est enlacée par la créature chauve, maigre du film Samhain.

[Entretien] Kate Dolan, la patte Folk

Surprise de recevoir l’un des deux Prix du jury de ce 29e Festival international du Film fantastique de Gérardmer, Kate Dolan a vécu au bord du lac vosgien la vraie vie de festivalière : arrivée le premier jour, repartie dans son Irlande au lendemain de la clôture, elle a vogué de salles en salles, de films en films, pour étancher sa soif de frissons et d’hémoglobine. Son premier long métrage, You Are Not My Mother (Samhain) mélange les traditions de Samhain, fête païenne qui, plus tard, sera célébrée dans le monde entier sous le nom d’Halloween, à des thématiques contemporaines et personnelles. Samhain, justement, c’est le titre français du film, prévu dans nos salles pour le 10 août prochain. Pour patienter d’ici-là, Kate Dolan nous raconte son travail.


[Entretien] Eskil Vogt, jeux d’enfants

Avec son deuxième film en tant que réalisateur, le cinéaste norvégien Eskil Vogt plonge dans le cercle très fermé de l’enfance pour examiner les possibilités et les limites du mal. Alors que The Innocents était présenté en compétition au 29e Festival international du Film fantastique de Gérardmer – où il a remporté le Prix du Public et le Prix de la Critique – le cinéaste, que l’on connaît aussi pour son travail de co-scénariste avec Joachim Trier, raconte les origines du projet, son expérience de travail avec des enfants et l’envie de plonger dans une psyché bien éloignée de celle des adultes.


Dans la cité, Issachar menace un homme encapuchonné qui s'approche vers lui, tandis que Zabulon le menace aussi, mais en mimant un revolver avec sa main ; scène du film Fils de plouc.

[Entretien] Lenny & Harpo Guit, tu seras un plouc mon fils

Privé de sortie en France et débarqué directement sur OCS, le premier film des Frères Lenny et Harpo Guit s’est imposé à nous comme l’un des films qui fait pas genre de l’année ! Nous avons pu discuter avec eux de cette comédie débilo-scato, qui convoque pêle-mêle le cinéma des Frères Farrelly et des Frères Safdies.


Juan Antonio Bayona vu entre les dents d'une maquette de dinosaure carnivore, sur le plateau de tournage.

[Masterclass] Juan Antonio Bayona, rêver d’abord

Invité privilégié du Festival Lumière 2021 à l’occasion de la Nuit Jurassique – durant laquelle quatre films de la saga Jurassic Park ont été diffusés – le cinéaste espagnol Juan Antonio Bayona a fait profiter quelques chanceux de sa bonne humeur contagieuse lors d’une Masterclass passionnante où il est revenu sur sa carrière prolifique, d’abord dans sa contrée natale avant de s’expatrier à Hollywood.