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[Entretien] Eskil Vogt, jeux d’enfants

Avec son deuxième film en tant que réalisateur, le cinéaste norvégien Eskil Vogt plonge dans le cercle très fermé de l’enfance pour examiner les possibilités et les limites du mal. Alors que The Innocents était présenté en compétition au 29e Festival international du Film fantastique de Gérardmer – où il a remporté le Prix du Public et le Prix de la Critique – le cinéaste, que l’on connaît aussi pour son travail de co-scénariste avec Joachim Trier, raconte les origines du projet, son expérience de travail avec des enfants et l’envie de plonger dans une psyché bien éloignée de celle des adultes.


Un jeune garçon regarde un paysage de forêt, dont les arbres montent haut, à travers une fenêtre : le reflet du paysage se dessine sur la vitre et son visage ; plan issu du film The Innocents.

The Innocents

Il existe mille et une raisons qui justifient le sentiment de peur ; cela ne signifie pas forcément que derrière chacune de ses manifestations se trouve une explication… L’adulte a certes tendance à regarder systématiquement les choses sous l’angle de la rationalité. Mais qu’en est-il de l’enfant ? À quel point un être perçu comme l’expression la plus tangible de l’innocence et de la pureté est-il corruptible par les forces du Mal ? Et à quelles fins, si tant est qu’il y en ait ? De telles questions hantent The Innocents, et son mal qui flotte dans l’air.


Eight for Silver

Retour sur le film d’ouverture de cette 29ème édition du Festival du Film Fantastique de Gérardmer, le décevant retour aux affaires de Sean Ellis – Cashback (2006), The Broken (2008), Metro Manila (2013) – avec une relecture du mythe de la bête du « Djévodon ».


Tuning attrape le bras d'une belle danseuse, qui le regarde inquiète ; tous deux font face à un mur gris ; scène du film Bayan Ko.

Bayan Ko

Si nous connaissons Le Chat Qui Fume en ces lignes pour son exploration du cinéma de genres italien, le matou propose par ailleurs de se pencher sur une filmographie autrement moins envisagée : le septième art philippin. Son metteur en scène phare, Lino Brocka, est mis à l’honneur avec une édition limitée de Bayan Ko (1984) un pamphlet violent contre le régime du Commandant Marcos, hésitant entre le pur film politico-moral et un thriller sec à l’orée du documentaire.