Le Retour des Morts-Vivants 3


Salué par le Prix du public en 1994 au Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, Le retour des Morts-Vivants 3 (Brian Yuzna, 1994) s’offre une nouvelle vie grâce à une ressortie Blu-Ray, éditée par Le Chat qui fume. Troisième opus de la franchise, ce nouveau long-métrage s’éloigne du ton comique que pouvait avoir ses ainés, pour s’engouffrer pleinement dans le romantisme et le gore. Tu les aimes mes tripes apparentes ?

Victime des zombies dans le fim Le retour des morts-vivants 3 (critique)

                                         © Tous droits réservés

Romeo + Juliet

Un horrible zombie du film Le retour des morts-vivants 3 (critique)

                                        © Tous droits réservés

En 1985, Le retour des morts-vivants réalisé par Dan O’Banno, sortait dans les salles de cinéma, se jouant aussi bien du genre horrifique que de la comédie. Huit ans plus tard, et avec un second opus entre-temps réalisé par Ken Wiederhorn en 1988, Le retour des morts-vivants 3 oublie la comédie pour jouer pleinement la carte de l’horreur et du gore. D’ailleurs, bien qu’il s’agisse d’un numéro 3, il faut davantage voir cela comme un label qui certifie un certain genre de cinéma que d’une réelle volonté narrative d’avoir des histoires qui se suivent (nul besoin de visionner les deux premiers pour apprécier le troisième). Finalement, est-ce bien pour le scénario que l’on se jette sans vergogne vers ce genre de cinéma et de production de série B ? Non. Mais bon, un peu quand même, ou, du moins, on l’espère. De son côté, Le retour des morts-vivants 3 comprend qu’il est plus facile de captiver les spectateurs avec un bon scénario et surtout avec un script qui a déjà fait ses preuves. En l’occurrence, la trame narrative du long-métrage est calquée – basée, si vous préférez – sur le Roméo et Juliette de William Shakespeare, rien que ça. Quitte à avoir la folie des grandeurs, autant s’en emparer à pleine dent et les dents, ça les connait…Aïe. D’ailleurs, ces zombies ne ressemblent pas aux êtres lents et aux regards fuyants des productions de George A. Romero, mais se trouvent être plus conscients de leur état et plus capable de nouer des interactions avec les non-infectés. Bref, ça bouge plus que dans un épisode de The Walking Dead (Frank Darabont et Robert Kirkman, 2010-en cours). On savait encore captiver les foules à l’époque, même lorsque les films de zombies avaient perdu en popularité. 

Un des sujets des expériences inhumaines du film Le Retour des morts-vivants 3 (critique)

                                   © Tous droits réservés

De toutes les images du long-métrage, la plus marquante reste celle de l’apparition de la morte-vivante malgré elle, Julie Walker, transformée par son petit ami pour la sauver d’un accident de la route. En effet, au fur et à mesure de l’avancée de la narration, son personnage se transforme peu à peu en morte-vivante, avec les changements que cela implique, aussi bien moraux que physiques. Cependant, ce n’est que dans le dernier acte qu’elle nous apparaît complètement muée et dans un style érotico-punk, largement assumé. Les morts-vivants n’auront jamais été autant sexualisés… L’érotisme au service du gore, le mélange n’en est que plus terrifiant. En réalité, seule Mindy Clarke, interprète du personnage en question, se trouve dans une telle forme finale, là où les autres morts-vivants sont légèrement moins attrayants et beaucoup plus baveux et livides. Il est assez intéressant de constater que pour fuir ses pulsions meurtrières, Julie Walker se fait mal, à coups de barres de fer dans le bras et autres objets bien sympathiques sur le reste du corps, lui offrant ce look complètement punk. Le rapport entre la douleur et le fait de ne pas tuer toutes les personnes qui l’entourent est assez intéressant et bien exploité dans le scénario puisqu’avant sa transformation, la jeune femme était une activiste pour la cause animale. Il est certain que de toutes les thématiques présentes, c’est bien celle du rapport de l’homme à l’animal, et par extension ici aux morts-vivants, qui prime sur toutes les autres. Un traitement assez manichéen et simpliste, mais qui a le mérite, tout de même, d’exister dans une œuvre divertissante et un brin pulp : où quand Juliette lutte avec elle-même pour ne pas croquer Roméo.

Blu-Ray Le Chat qui Fume du film Le Retour des morts-vivants 3 (critique)Le véritable intérêt de (re)découvrir Le retour des morts-vivants 3 se trouve dans le travail fourni par Le Chat qui fume dans cette réédition. Tout d’abord, il faut avouer que le long-métrage obtient une nouvelle vie non-négligeable avec cette copie Blu-Ray flambant neuve. Il est d’ailleurs assez drôle de pouvoir le visionner dans son format 1:33 Open Matte, et sans la restauration, une expérience qui fera le bonheur des esprits les plus rétro. Pour ce qui est des autres modules, les curieux du genre seront ravis tant il y en a pour tous les goûts. Des interviews des acteurs principaux, à celles du réalisateur et du producteur qui reviennent sur le projet, ou encore sur le travail sonore et les effets spéciaux : Le retour des morts-vivants 3 n’aura plus aucun secret pour vous. La nécessité d’une telle ressortie pour une production de ce genre, en Blu-Ray, est valable lorsqu’elle est accompagnée d’un réel objet – très soigné – et d’un « à côté » de bonne facture. C’est ce que propose une nouvelle fois Le Chat qui fume avec ce coffret et on aurait tort de s’en priver. Les amateurs de l’horreur adoreront, tandis que les moins biberonnés au genre, mais tout autant curieux, y trouveront une porte d’entrée facile d’accès et divertissante. S’il est certain que les morts-vivants finissent systématiquement par revenir, le spectateur risque de se prêter au jeu tant ces productions possèdent un sacré goût de reviens-y.


A propos de William Tessier

Si vous demandez à William ce qu'il préfère dans le cinéma, il ne saura répondre qu'avec une seule et simple réponse. Le cinéma qu'il aime est celui qu'il n'a pas encore vu, celui qui ne l'a pas encore touché, ému, fait rire. Le teen-movie est son éternel compagnon, le film de genre son nouvel ami. Et dans ses rêves les plus fous, il dine avec Gégé.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.