Le lion et le vent


Après s’être attardé sur le Blue Collar (1978) de Paul Schrader, pointons nos mirettes vers un autre scénariste majeur, John Milius, dont l’influence est encore aujourd’hui considérable. Le cinéaste, conquérant charismatique, compatriote à grande gueule – qui a par ailleurs produit le Hardcore (1979) de Schrader – a apporté insolence et audace au cinéma américain des années 70. Rimini Editions nous propose de revoir Le lion et le vent (1975), son spectaculaire film d’aventure, dans la lignée de Lawrence d’Arabie (David Lean, 1962) et dont l’histoire tourne autour de l’enlèvement d’une résidente américaine par un seigneur du Rif. Et lorsqu’un brigand arabe vient se moquer des chefs et des biens des grandes puissances, un souffle de perturbation se profile à l’horizonVoyez ici du grand divertissement sérieux, entre humour et gravité, avec le regretté Sean Connery qui s’offrait à cette époque des escapades aux quatre coins du globe. Entre La Rose et la Flèche (Richard Lester, 1976) et l’adaptation de Rudyard Kipling, L’Homme qui voulut être roi (John Huston, 1975) notre mythique James Bond est Raisuli, chef berbère défiant à distance Théodore Roosevelt, figure essentielle de l’œuvre de Milius. Foulons donc les terres arides, par-delà les montagnes, à la recherche de l’honneur.

Gros plan sur le visage de Sean Connery dans le désert, le visage entouré d'un turban blanc dans le film Le lion et le vent.

                                            © Tous droits réservés

Grizzly Man

Peu connaissent son nom. Mais tout le monde connaît son travail. Nombres de scénaristes/réalisateurs contemporains – Quentin Tarantino, Mel Gibson, Georges Miller – se réclament de son influence. Pour The Big Lebowski (1998), les frères Coen iront jusqu’à écrire le gros barbu de Walter – ne sortant jamais sans son magnum 44 même au bowling – en hommage à l’auto-proclamé “anarchiste zen“. John Milius, également qualifié de “fasciste chic” par la critique Pauline Kael, ou encore “Mr Macho” ou “le Bad Boy de l’USC Mob” par Time magazine ou Newsweek, mérite donc un sacré coup de projecteur. Car le bougre n’en demeure pas moins un storyteller hors pair et un scénariste majeur dans l’histoire du Septième Art. Aussi, n’est-il pas crédité au générique de L’inspecteur Harry (Don Siegel, 1971), œuvre décisive et ambiguë qui lui permit d’être le jeune gars à la mode chez Warner ? Certains dialogues de ce film culte avec Clint Eastwood – et sa suite Magnum Force (Ted Post, 1973) – sont pourtant inscrits parmi les plus mémorables de tous les temps (“Are you lucky ? Punk ?“). D’ailleurs, le cinéaste le reconnaît lui-même dans sa préface écrite en septembre 2020 pour l’édition DVD : ” Le critique de cinéma Andrew Saris me traitait de « barbare doué ». (…) J’étais un étudiant du Bushido, le mode de vie des samouraïs construit sur l’honneur, la loyauté, le courage, le besoin de maîtrise, et la compassion.” Rappelons qu’en 1963, il ne se remettra jamais vraiment de sa vision en salle des films d’Akira Kurosawa. Le jeune homme embrasse l’idée d’écrire et de devenir cinéaste. Il entre alors à l’USC au côté de Georges Lucas, Walter Murch et Robert Zemeckis. Là-bas, il décortique les films de John Ford et de Sergio Leone, écrivant ses premiers scénarios, véritable “romans visuels”, comme une déclaration d’amour à l’artiste italien. Ainsi, il a été l’un des aînés et l’un des précieux consultants pour toute cette bande et fut naturellement le second – après le mentor Francis Ford Coppola – à entrer dans la citadelle des grands studios. D’abord, il a contribué à tous leurs premiers films sans être crédité en officiant à la fin des années 60 comme “script doctor” – comprenez, celui qu’on appelle quand on a un problème de scénario. Il écrit alors, entre autres, le cultissime monologue du cuirassé de l’Indiana Police prononcé par Robert Shaw dans Les Dents de la mer (Steven Spielberg, 1975). Rien que cette scène nous rappelle toutes ces indéniables qualités d’écritures et de langage. Son sens de la métaphore, cette mobilisation récurrentes d’anecdotes fleuries et son registre varié traduisent une parfaite croyance dans l’appréhension du mythe, combiné à de très grandes connaissances historiques. Par la suite, il prêtera sa plume à des noms aussi prestigieux que Roger Corman, Sydney Pollack – avec Jeremiah Johnson (1972) – ou John Huston – avec Juges et Hors-la-loi (1972) – on retrouve d’ailleurs Huston comme second rôle dans Le Lion et le Vent avant d’écrire enfin pour lui-même. En tout cas, tous ces titres mettent en exergue ce qui va constituer le paradoxe Milius. Ses sensibilités et son penchant pour la guerre et les armes sont en anachronisme total avec les idéaux de sa génération. Il va totalement à l’encontre de la contre-culture dominante – nous sommes en Californie, le “peace and love” bat son plein. Alors que le Nouvel Hollywood navigue en pleine période d’anti-héroïsme à coup de déboulonnage en force des figures héroïques, Milius préfère arpenter un terrain plus spécial. “Dans les années 1970, à Hollywood, beaucoup de gens me considéraient comme une menace pour la survie de la civilisation occidentale”, s’amuse-t-il à dire. Oui, oncle John n’est pas du genre à mâcher ses mots. Ce franc-parler lui permet pourtant de réaliser les films qu’il veut faire. Il décide de mettre en scène des personnages grandiloquents, conscients de leur propre légende et se jouant de leur posture historique. Ainsi, il renoue avec une certaine idéologie et adopte une position révisionniste. Son but, restaurer le mythe. Dans le documentaire Milius – Man, Myth, Legend (Joey Figueroa et Zack Knutson, 2013), Clint Eastwood dit qu'”il aime la grandeur, il aime ce qui est borderline, pousser les gars à bout, où vous allez de la réalité au ridicule. Mais parfois le ridicule est plus amusant ! “. Son cinéma est habité par des petits gars “over the top” – comprenez par-là excessifs et grotesques – qui, à l’image de leur créateur, foncent dans le tas et veulent tout détruire. Bref, on a là des personnages à la moralité problématique qui vont se heurter à la violence des idées politiques.

Une femme blonde donne un fusil à Sean Connery ; leurs regards à tous les deux sont étonanement doux ; tous deux sont vêtus de vêtements larges et d'un tissu leur couvrant le crâne comme de coutume dans le désert ; scène du film Le lion et le vent.

                                       © Tous droits réservés

Le Lion et le Vent nous présente donc un Théodore Roosevelt – le président le plus belliciste de l’Histoire des États-Unis – au comble de sa popularité. Alors que les dissensions règnent entre les camps, ce dernier va devoir lutter de son continent face au revendicateur et militant contre les injustices Raisuli dit “le magnifique’, le dernier de ces brigands barbares comme on en fait plus. Nous sommes en 1904 et le Maroc est le lieu d’un conflit opposant la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Le chef suprême des berbères du Rif en profite pour kidnapper Eden Perdicaris, une femme américaine, et ses deux enfants. Par ce geste, Raisuli marque son opposition face au sultan Abdelaziz et provoque un véritable incident diplomatique. Entre l’infanterie française, la trésorerie espagnole, les cavaliers allemands, une Amérique qui réclame et un trône musulman branlant, les puissances occidentales vont devoir trouver un compromis. Restitution ou représailles, une lutte pour les terres s’annoncent… Reprenons cet extrait d’interview donné par Milius le 7 mai 2003 à IGN, dans laquelle il revient sur la genèse du Lion et le vent. “J’ai lu un livre, “American Courage”… c’était une histoire de kidnapping, un homme se faisait kidnapper. Roosevelt a envoyé une grande armada pour le récupérer. Toute la nature,  la guerre qui arrive, toutes ces grandes puissances… l’aube d’un nouveau siècle. Toutes ces grandes idées alors considérées comme nouvelles et révolutionnaires sont aujourd’hui des antiquités… comme les impérialistes. C’était un monde très coloré, et au milieu de tout ça se promène cette nouvelle nation. Elle s’est retrouvée par la force des choses (…) sur le devant de la scène internationale avec ce président cowboy, ce nouveau président cowboy, dandy, de New-York… Dans ma famille, il était en quelque sorte le plus grand héros américain. Le premier héros américain dont on n’ait jamais entendu parler.” Ainsi, à travers cet affront total mené par un chef populaire qui réveille l’enthousiasme des foules, Milius choisit de mettre en parallèle deux trajets d’hommes que tout semble opposer. Mais face au succès populaire outre-Atlantique du président Théodore Roosevelt – en pleine réélection ce dernier n’hésite pas à savourer les applaudissements suivant ses discours – l’image de Raisuli se retrouve constamment décrédibilisée et diabolisée. Parce que l’acte de raconter, dire qui on est, ce qu’on représente, est essentiel dans les récits miliusiens. Les personnages ont pour principe de concevoir leur propre légende. S’enfoncer, aller au bout de soi-même, atteindre leur limite, voilà leur credo. Ce sont avant tout des esprits et des corps exercés. “Si le lion peut aller loin, c’est que ses guerriers lui ont ouvert la voie”, lâche le leader musulman. Oui, les dictions et les proverbes ne manquent pas ici. Et dans cette recherche primitive, on tombe parfois sur son monstre, cette puissance archaïque à l’horizon, celui qui nous aspire, à l’image bien sûr de Kurtz du roman de Joseph Conrad – choc littéraire majeur pour l’auteur d’Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979), certainement sa création la plus importante, à la réputation légendaire à Hollywood et ce, dès l’écriture. Dans cette transcendance par la confrontation avec les éléments, quel plaisir de voir Sean Connery chevaucher sabre à la main, se battre dans le sable, l’eau et la poussière. Voyant son sultan comme un vendu, un chien esclave des européens, Raisuli choisit la gloire. Son exigence à lui, plus que l’or ou la nourriture, c’est l’indépendance. “Mieux vaut servir le les léopards que le renard”, dit-il. Le défunt acteur usait là de tout son charisme pour camper cette figure intransigeante, mais non exempte d’humour et de taquinerie. Obligé de cohabiter avec une femme, Eden Perdicaris, qui repousse les armes, ce dernier se retrouve dans une mauvaise posture. Désireux de “combattre cette peste étrangère“, il va finalement apprendre à en apprécier les douceurs. En fait, l’acteur croustillant est à l’image de “Mr Macho“. “Je suis un romantique sans espoir, lâche le cinéaste lors d’un entretien à Quentin Tarantino en 1982. Tous mes films sont remplis de romantisme rapide“. Raisuli prend tout de même le temps de prier entre un kidnapping et deux ou trois têtes coupées. D’ailleurs, alors qu’un mec se fait décapiter, du sang gicle sur la caméra. Petit détail loin d’être anodin, preuve du rapport grandiloquent de Milius face à la violence. Ce même tic stylistique sera repris maintes fois par la, suite, si l’on pense à Braveheart (Mel Gibson, 1995), Rambo 2 (Georges Cosmatos, 1985) ou plus récemment Drive (Nicolas Winding Refn, 2011).

Sean Connery en chef berbère tout de noir vêtu pose fièrement sur un cheval blanc au coeur du désert dans le film Le lion et le vent.

                                    © Tous droits réservés

Disons-le, malgré quelques fulgurances de mise en scène, la plupart des réalisations de Milius ne sont jamais à la hauteur du potentiel épique et lyrique de ses scénarios. Même si Le lion et le vent n’en demeure pas moins un grand spectacle, heureusement sublimé par la partition de Jerry Goldsmith – il obtint une nomination pour l’Oscar de la meilleure partition – il s’agit là surtout d’un pur film sur l’interventionnisme militaire américain, filmé avec beaucoup de grandeur, à la manière d’une épopée. Car chez Milius, la guerre est une partie d’échec, un théâtre d’affrontement où la stratégie fait la part belle au geste. Pensez à l’inévitable chevauchée des valkyries d’Apocalypse Now. En gros, forger des icônes vaut sur le reste. Aussi Milius ouvre L’Aube Rouge, qu’il réalise en 1984, avec cette épitaphe citant Roosevelt, toujours : “Il vaut mieux oser de grandes choses (…) que de prendre rang avec ces pauvres esprits qui n’ont connu ni victoire ni défaite”. Cette adaptation du roman uchronique de Kevin Reynolds – représentant l’invasion des USA par les cubains alliés aux Soviétiques – sera celle justement du fantasme total. C’est l’envahisseur qui se retrouve victime sur ses propres terres. N’oublions pas que l’Histoire, particulièrement celle des États-Unis, fait la part belle aux tueries, massacres et autres coups de grâce, d’où cette fascination du cinéaste pour le Moyen-Orient et sa situation extrêmement complexe. Car finalement, en pleine période de Guerre Froide, la troisième guerre se déporte vers le bas. Milius fait l’état de cette situation figée. Roosevelt a peut-être “vaillamment” décimé le soulèvement des Indiens. Mais la guerre ne se joue plus sur les champs de bataille et chacun compte réclamer la plus grosse part : pour lutter contre les insurgés de l’autre côté, c’est dans les bureaux que ça se passe. Milius semble alors regretter que la guerre soit devenue si conventionnelle et que le monde soit devenu un gros gâteau divisé en plusieurs tranches. A ce titre, les scènes de discussions dans la Maison Blanche nous rappellent qu’une maigre poignée décide du destin de millions. Face à un système défectueux, les leaders ne courent qu’après la satisfaction si bien que la volonté d’aplanir les choses reste bien insuffisante face aux adeptes des stratégies militaires. Mais sans aucun doute, c’est bien l’aigle américain qui plane sur le globe tel un “vautour mal léché”. Ayez-en tête cette effrayant réplique, “Le monde entier entrera en guerre si nous devons échouer ou être tués. J’espère qu’il y aura une guerre mondiale”. L’Amérique ou rien. Si l’aigle chute, tout le monde trinque. Ça c’est du joli ! Aussi, dans l’une de ses cent fiches consacrées à John Milius et disponible sur son blog, Melvin Zed – le graphiste et expert de la saga Mad Max – écrit au sujet de l’artiste que “toute son œuvre [jusqu’à l’Adieu au Roi] repose sur le conflit entre la prétendue barbarie et la prétendue civilisation“. C’est sûr, l’amour des mitraillettes – machin gun – n’arrange en rien la vantardise. Car en matière de politiques de force et de menaces, l’Occident demeure expert. Milius s’offre même un caméo en marchand d’arme, celui qui alimente les puissances modernes, constituées de bombes et de canons. On le voit vouloir faire tester son nouveau “jouet” au Sultan. Soit, la poudre et les balles comme plaisir et distraction. Milius avait d’ailleurs une telle passion des fusils qu’il les collectionnait dans une chambre forte. C’est bien là un constat peu glorieux, en tout cas pour ce cher Raisuli qui, lui, privilégie le sabre, “en regardant l’autre dans les yeux“… En effet, le pouvoir est exigeant. La guerre, elle, requiert des concessions. Mais Le lion et le vent souligne finalement que l’ambition fait bien souvent fausse route. “Le désert est comme la mer. Il n’y a pas de routes dans la mer“. Vaut-il donc mieux être un grand perdant ou un vainqueur sournois ? Car comme le dit ce cher président Roosevelt, “Nos ennemis sont parfois plus admirables que nos amis. Sur la voie de la grandeur (…), on s’aperçoit que le chemin suivi est solitaire. On y croise rarement d’autres grands Hommes. Et parfois, ce sont vos ennemis. C’est notre seul vrai luxe. Je comprends ceux qui se sont détournés de ce chemin ardu”.

Blu-Ray du film Le lion et le vent édité par Rimini Editions.“John a toujours été fasciné par la politique, l’héroïsme, la bravoure, le sens du sacrifice et, oui, je suppose, par la gloire des hommes qui ont combattu et fait la guerre pour leur patrie. (…) John était comme un général, un chef militaire, dirigeant ses troupes, sachant déléguer les tâches réservées aux experts à des experts. Mais c’était un « général truculent », heureux de concrétiser la vision du film qu’il avait imaginé lors de l’écriture”. Cette déclaration de l’acteur Darrell Fetty, qui dans Le lion et le vent campe le rôle de l’ambitieux et décalé vice-consul américain Richard Dreighton – il revient sur le tournage du film dans le livret proposé par Rimini Editions – et nous oblige à rappeler le sens aigu du cinéaste adepte de l’absurde. Milius n’ayant pu partir au Vietnam du fait de son asthme, n’a pu accéder à l’héroïsme, à la grande figure, à l’Histoire. C’est parce qu’il n’a pas eu sa guerre qu’il dessine des bonhommes en quête d’accomplissement, des grands soldats robustes auquel il aurait aimé ressembler. Comme il le confirme – une nouvelle fois dans son interview accordé le 7 mai 2003 à IGN – “j’ai toujours un grand sens de l’absurde, au final il ne reste que la futilité désespérante de la guerre, malgré tout cet héroïsme… Tout ce qu’il reste c’est une plaque solitaire sur un champ de bataille désolé où plus personne ne va…”. Citation que l’on est tenté de rapprocher de cette réplique de clôture de L’Aube Rouge. Car au fil du temps, “cette guerre s’est éteinte, comme toutes les autres.” Quant à Sean Connery, sous les traits du père d’Indiana Jones dans La Dernière Croisade (Steven Spielberg, 1989) – le summum de cette image de mentor qui colla à la peau de l’acteur – il dira : “mes années seront les rochers, les arbres et les oiseaux dans le ciel”. Raisuli, le dernier rebelle magnifique d’un temps révolu, préfère se brûler la rétine devant le crépuscule et s’abîmer les pieds à même la terre que de se contenter d’animaux empaillés dans un musée. Finalement, témérité et audace semblent ne rimer qu’avec aveuglement et solitude. Ses héros ont suivi leur code moral jusqu’au bout. Que ce soit John Milius, Théodore Roosevelt ou l’Amérique entière, ils récoltent désormais les grains de sable, le prix énorme pour leurs actions… Nous ne pouvions alors échapper à cette merveilleuse métaphore que Milius glisse dans la bouche de son président favori, ce dernier répondant à des journalistes au sujet d’un grizzly qu’il vient d’abattre. “Le grizzly symbolise le caractère américain (…). Cet ours vit en solitaire, indomptable, nul n’a pu l’apprivoiser. Toujours seul, sans alliés, rien que des ennemis, dont aucun ne le vaut. (…) Le monde ne nous aimera jamais. On nous respectera ou même nous craindra. Mais on ne nous aimera jamais.” Alors que son ancien camarade de l’USC, Georges Lucas, vulgarisera l’essence du mythe et du parcours avec sa Guerre des étoiles (1977), Milius ouvrira également la porte d’entrée à l’industrie des années 80 avec Conan Le Barbare (1982). Ou quand Sean Connery est remplacé par Arnold Schwarzenegger, le lyrisme guerrier sous une dimension païenne est porté à son paroxysme. A l’image de ses personnages –de Raisuli au barbare le plus brutal de l’heroic fantasy – John Milius est resté un farouche individualiste, un marginal extrait de la société, qui lutte en dehors. Au moins, il finira, espérons-le, en beauté. Retenez donc cette devise de notre “anarchiste zen” préféré, “la douleur est seulement temporaire. Le film sera pour toujours.”


A propos de Axel Millieroux

Gamin, Axel envisageait une carrière en tant que sosie de Bruce Lee. Mais l’horreur l’a contaminé. A jamais, il restera traumatisé par la petite fille flottant au-dessus d'un lit et crachant du vomi vert. Grand dévoreur d’objets filmiques violents, trash et tordus - avec un net penchant pour le survival et le giallo - il envisage sérieusement un traitement Ludovico. Mais dans ses bonnes phases, Il est également un fanatique de Tarantino, de Scorsese et tout récemment de Lynch. Quant aux vapeurs psychédéliques d’Apocalypse Now, elles ne le lâcheront plus. Sinon, il compte bientôt se greffer un micro à la place des mains. Et le bruit court qu’il est le seul à avoir survécu aux Cénobites.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.