Autre production made in Roger Corman, The Unborn 2 (ou Bébé, né pour tuer) est un de ces films ayant surfé sur la vague des Chucky et des films d’enfants tueurs. Ici, le monstre n’est pas une poupée mais un nouveau né, fruit d’une expérience génétique qui a « un peu » mal tourné.
« Un mauvais film, c’est comme un bébé handicapé,
même s’il est raté, on l’aime quand même »
Dans la cour de récréation d’une école, un enfant est froidement abattu d’une balle. A la maternelle de Los Angeles, une jeune femme pointe son revolver sur un berceau et tire. Elle fuit pour trouver sa prochaine victime. La police découvre que les victimes sont tous issus de la même expérience génétique : des monstres sans pitié, des nouveaux nés, nés pour tuer ! Ca à de la gueule n’est ce pas ? Réalisé par Rick Jacobson (Haute Tension, Black Thunder), un autre des faiseurs de la firme Corman, qui enchaîne les mauvais films à la vitesse de l’éclair, Né pour tuer est un nanar comme on les aime, de ceux qui sont conçus pour faire peur, mais n’arrive qu’à accrocher des fous rires tant les climax sont ratés et les effets gores ridicules.
Le scénario suit deux femmes et c’est bien ça le problème. A ne pas choisir de quel côté porter son intention, le scénario s’embourbe dans le n’importe quoi. On ne sait plus qui est qui, qui a fait quoi, on ne se demande même plus pourquoi il l’a fait et pourquoi il ne le fait pas. Ce sont par ailleurs des questions totalement écartées lorsque l’on regarde un nanar, car de toute façon, les réponses sont introuvables. Ici, on suis d’un côté Linda, la tueuse qui tente d’échapper à une troupe de flics qui recherche la tueuse de bébés trisomiques meurtriers, et la mère de notre nourrisson diabolique qui essaie de faire comprendre aux voisins que son bébé est normal, parce que de toute façon, elle semble ne pas avoir compris qu’il a un petit problème… Manger de la viande rouge quand on a un an apparait à sa mère comme une évidence. Après tout comme dirait quelqu’un que je connais, handicapé ou pas, un enfant, on l’aime quand même.
Parlons-en de cet enfant. Croisement du fils des frères Bogdanov et du bébé zombie de Braindead de Peter Jackson, il n’est pas sans rappeler non plus la poupée Chucky auquel le film fait souvent référence. Joey court, Joey saute, Joey hurle, Joey bouffe les baby-sitters, Joey mange des steaks tartares, Joey est grave vénère comme mec, faut pas le faire chier. C’est un peu un enfant de un an qui se rebelle comme un adolescent de seize piges, il s’en prend à sa mère, se vexe très rapidement et s’en prend aussi aux autres enfants. La marionnette utilisée est ridicule mais ajoute au charme de la production, on sent les techniciens présents derrière l’animation du bébé et on imagine qu’ils ont bien dû se marrer à le faire se dandiner comme une furie pour bondir sur ses proies.
Ce qui manque à ce film, c’est globalement les séquences inoubliables ; si l’on rit, c’est d’abord parce que tout tombe à l’eau. On sent qu’il y’avait là l’intention de réaliser un film d’horreur et pourtant, jamais il n’est question de sursauter ou de craindre ce qui va se passer par la suite. On rit, des situations grotesques, des mauvais jeux d’acteurs et du scénario complètement confus. On rit aussi parfois des répliques du style : « Vous vous êtes fait mal à la main ? On vous a mordu ? » « Oh non, j’aime faire du jardinage ! », mais rien de sensationnel en soit. Parce qu’il n’a pas de répliques cultes ou de séquences vraiment marquantes, le film ne bénéficie pas d’un statut de nanar culte, il est peut être juste un mauvais film, un film mal foutu, avec des mauvais acteurs, un mauvais scénario et de très mauvais effets complètement datés par rapport à sa date de sortie (1999). Mais comme dirait encore une fois un certain Nicolas qui partage mes soirées nanars : « Un mauvais film, c’est comme un bébé handicapé, même s’il est raté, on l’aime quand même ».
au SECOURE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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