Priest


Second film de Scott Charles Stewart, Priest est un grand bordel qui mélange les genres et les styles, avec un Paul Bettany plus blond, plus fort, plus prêtre, plus tatoué et mieux monté que jamais. Benoît XVI en chie déjà dans sa soutane.

AU NOM DU PERE

Ca y est, c’est reparti ! Il y a un peu plus d’un an sortait Légion, l’armée des Anges, mélange entre Assaut de Carpenter et un roman de Dan Brown, premier long-métrage du spécialiste des FX Scott Stewart. Le résultat était aussi inattendu que bizarre : n’ayant pas beaucoup convaincu les critiques, il était également difficile de se faire une opinion de par l’étrangeté du sujet. Des anges viennent sur Terre (enfin, aux Etats-Unis, comme toujours quoi), avec des flingues dix fois plus gros que ceux qu’on peut avoir avec les cheat codes sur GTA, dans le but d’exterminer l’Humanité, sur ordre de Dieu. Mais l’archange Michel ne se soumet pas, et va défier Dieu et sa sanglante armée… On a bien ri devant Légion ; malgré des effets spéciaux maîtrisés et une réalisation propre, l’absurdité du sujet nous laissait le cul entre deux chaises. Qu’à cela ne tienne, parce qu’un an plus tard, Scott Stewart rempile avec Priest, avec plus d’action, plus d’effets, plus de méchants… et en 3D.

Paul Bettany ne nous étonne plus : il joue le Prêtre du titre, dans un monde futuriste où l’Eglise commande, où on doit se signer à chaque son de cloche et où on se confesse via Skype (enfin, un équivalent futuriste de Skype). Encore une fois, il va défier la loi de Dieu pour sauver sa nièce Lucy, capturée par des vampires. Chose absurde, car les vampires ont été tous chassés par le clergé plusieurs années auparavant. Après son excommunication, le Prêtre va rejoindre la ville de Sola Mira, puis Jericho, où Lucy a été kidnappée, et va mener l’enquête avec Hicks, le shérif du village…

Un western horrifique cyberpunk qui fait penser parfois aux films d’un certain John Carpenter, notamment Ghosts of Mars et Vampires. Seulement voilà, on ne sait pas trop quoi penser de ce Priest 3D : vraie réussite du mélange de genres ou nanar survitaminé aux effets soignés ? Du côté des scènes d’action et des effets spéciaux, répétons-le encore une fois, Priest est une réussite indéniable. Mais à côté de ça, il y a une histoire vue mille fois (ce n’est qu’une expression, en réalité on l’a déjà vue 6257 fois), de faux rebondissements, de vraies invraisemblances, et Cam Gigandet ; ce mec bat certainement tous les Zac Efron et tous les Taylor Lautner du monde niveau ridicule. Après le vampire de Twilight et le boxeur de Never Back Down, il campe ici le rôle du shérif, petit ami de Lucy, qui ne recule devant rien pour sauver sa bien-aimée. Sérieusement, quand on sait qu’il a joué dans Twilight, ça se passe de commentaires. Le reste du casting est plutôt correct : passons sur Paul Bettany, qui en est déjà à sa 81è interprétation d’un homme d’église, pour en venir à Karl Urban, capable du pire comme du meilleur, et qui se trouve ici entre les deux. Il déçoit légèrement après son rôle dans Red, mais reste néanmoins tout à fait crédible en vampire (contrairement à Robert Pattinson, qui n’est pas dans le film, mais c’était juste pour faire la langue de pute).

Priest n’est pas à éviter, au contraire : il fait partie, à l’instar de Légion, de ces quelques blockbusters qui, en mélangeant le septième et le neuvième art, peuvent donner des résultats assez originaux au style particulièrement noir. Allez, encore quelques efforts et on pourra enfin voir un film de cette lignée ultra-captivant et très réussi.



A propos de Valentin Maniglia

Amoureux du bis qui tâche, du gore qui fâche, de James Bond et des comédies musicales et romantiques. Parle 8 langues mortes. A bu le sang du Christ dans la Coupe de Feu. Idoles : Nicolas Cage, Jason Statham et Michel Delpech. Ennemis jurés : Luc Besson, Christophe Honoré et Sofia Coppola.

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