Le Trio venu d’ailleurs – Partie 2


Après Chasseurs de Trolls (2016-2018), on découvrait, en décembre dernier, Le trio venu d’ailleurs, la nouvelle série créée par Guillermo Del Toro pour la plateforme Netflix et prenant place dans l’univers des « Contes d’Arcadia ». Avec cette deuxième et ultime partie, mise en ligne cet été, la sérié animée confirme sa qualité de divertissement pour les petits et grands : Guillermo Del Toro n’ayant pas son pareil pour parler de monstres … même extraterrestres.

© Netflix / Dreamworks Animation

… Téléphone maison ?

Lorsque l’on quittait nos héros venus d’une autre planète, Aja et Krel, dans la partie précédente de Le trio venu d’ailleurs, leur espoir de retourner chez eux et défaire du trône le méchant Morando connaissait un second souffle. Néanmoins, après l’échec de décollage de leur vaisseau, c’est la Terre qui se trouve en danger, le général Morando venant éteindre la dynastie royale des Tarron que représentent nos deux héros. Si la première partie restait dans un esprit bon enfant, malgré des thématiques profondément adultes sur la quête de soi, cette deuxième et ultime partie gagne en intensité grâce au danger qui se manifeste directement à eux. On retrouve la même montée en puissance que sur Chasseurs de Trolls (Guillermo Del Toro, 2016-2018), alors que les thématiques restent différentes mais toutes aussi universelles. Ici, la beauté de ce trio venu d’ailleurs se trouve dans la mixité de ces personnages. Cette deuxième salve d’épisodes met davantage en avant la coopération entre les humains et les Akaridiens, créant une dynamique bienvenue si bien que les dernières minutes de la série resteront comme l’un des plus beaux moments qu’elle avait à offrir. Aussi déchirante que celle de Chasseurs de Trolls (Guillermo Del Toro, 2016-2018), elle ne se dirige pas vers les facilités narratives, bien trop souvent présentes dans les productions pour enfants. Guillermo Del Toro parle aux plus petits comme à des grands : de manière sincère et honnête, sans jamais tourner le regard sur des nécessités narratives, aussi douloureuses soient-elles.

© Netflix / Dreamworks Animation

Après The Strain (Guillermo Del Toro et Chuck Hogan, 2014-2017) et avec le combo Chasseurs de Trolls (Guillermo Del Toro, 2016-2018) et Le trio venu d’ailleurs, Guillermo Del Toro s’affirme comme l’un des créateurs de séries les plus ambitieux et les plus accomplis. Si sa première création était destinée à un public adulte, la réussite de ces deux séries animées, prenant place dans l’univers d’Arcadia, se trouve dans la satisfaction d’avoir des œuvres inter-générationnelles, où chacun trouvera ce qu’il y cherche. Le trio venu d’ailleurs est un condensé d’action, d’humour et d’émotion sans failles, où chacune communique au service d’un seul sentiment, celui de l’appartenance. Tout comme Chasseurs de Trolls (Guillermo Del Toro, 2016-2018), Le trio venu d’ailleurs est une fable sur l’acceptation de la différence et l’affiliation à un groupe de personnes, souvent minoritaires et brutalisés par les autres. La conclusion de cette thématique trouve un sens et une vérité dans l’éclatement total de ces groupes et différentes appartenances là où chacun vit sans barrière et peur de l’autre. Si la première série issue de l’univers d’Arcadia trouvait une résolution plus poétique à cette équation, Le trio venu d’ailleurs n’a pas à rougir de la solution qu’elle propose, peut-être moins forte mais tout aussi belle.

© Netflix / Dreamworks Animation

Du côté de la technique, les créatifs de DreamWorks réalisent une animation mêlant effet cartoonesque et plastique futuriste. Si cela n’atteint jamais les sommets de la trilogie Dragons (Dean DeBlois et Chris Sanders, 2010-2019) ou de Les Cinq Légendes (Peter Ramsey, 2012), on ne peut admirer que trop rarement une animation de cette trempe pour une série animée « télévisée ». Tout en assimilant l’esthétique de Chasseurs de Trolls (Guillermo Del Toro, 2016-2018), Le trio venu d’ailleurs possède son propre charme, grâce à son aspect électrique, narrativement justifié par les énergies et éléments futuristes. Cette nouvelle partie s’essaye à différentes choses, avec un bestiaire d’aliens plus diversifié que dans les premiers épisodes, ajoutant des qualités esthétiques indéniables à celles déjà présentes dans l’écriture. On se demanderait presque si ces deux parties de Le trio venu d’ailleurs ne sont pas une réelle suite aux aventures de nos chasseurs de Trolls préférés, tant les histoires et personnages se trouvent intimement liés. Le sentiment étrange d’avoir découvert une suite à Chasseurs de Trolls (Guillermo Del Toro, 2016-2018), tout en créant une toute nouvelle série, avec ses règles et personnages, reste la plus belle réussite de la création Netflix. Les dernières secondes nous préparent à la troisième et ultime série qui prendra place dans l’univers d’Arcadia de Wizards… Sorciers, à vos baguettes !


A propos de William Tessier

Si vous demandez à William ce qu'il préfère dans le cinéma, il ne saura répondre qu'avec une seule et simple réponse. Le cinéma qu'il aime est celui qu'il n'a pas encore vu, celui qui ne l'a pas encore touché, ému, fait rire. Le teen-movie est son éternel compagnon, le film de genre son nouvel ami. Et dans ses rêves les plus fous, il dine avec Gégé.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.