Si comme moi vous êtes férus de réalisations nippones mais que vous ne savez pas où streamer vos films favoris dans une qualité acceptable, Outbuster dispose d’une bibliothèque regroupant de nombreuses perles tout droit venues du pays du soleil levant, et légalement ! L’occasion de retrouver l’un des pères des plus déjantés splatters existants, à savoir Noboru Iguchi et son incontournable Dead Sushi. Ne cherchez pas plus loin, tout est dans le titre !
J’adooooooooore les sushis
Si on a tendance à associer les plus inestimables splatters nippons à Yoshihiro Nishimura (Tokyo Gore Police, Meatball Machine), il serait dommage de passer à côté de son confrère et collègue Noboru Iguchi. Ayant débuté sa carrière cinématographique dans le film pornographique avec en prime de nombreuses récompenses, il se fait remarquer en 2003 avec A Larva to Love, puis connaît un succès fulgurant à l’international en 2008 avec Machine Girl (également disponible sur Outbuster). Iguchi continue de surprendre, d’horrifier et de faire rire avec de nouvelles pellicules délicieusement débiles, à l’instar de Mutant Girls Squad (2010), Zombie Ass (2011) et Dead Sushi (2012), devenu culte avec les années. Le titre résume parfaitement l’histoire déjantée pondue par un Iguchi au sommet de sa forme : des sushis contaminés par un poison expérimental prennent vie pour toucher les humains qui deviennent à leur tour des zombies vomisseurs de riz. En jeune maître sushi spécialiste dans les arts martiaux, c’est tout une armée de sushis mutants que va devoir affronter Keiko pour sauver amis, collègues et honneur. C’est normal au Japon !
C’est un peu comme si Piranha 3D (Alexandre Aja, 2010) rencontrait L’Attaque des tomates tueuses (John De Bello, 1978). Faut dire qu’on est très friands de bouffe tueuse dans le cinéma gore, la preuve avec le génial L’Attaque des Donuts Tueurs (Scott Wheeler, 2017). Iguchi ne fait pas déshonneur à la tradition du gore culinaire en donnant vie à des sushis féroces aux multiples pouvoirs. Ils volent, parlent, chantent, s’accouplent, se transforment en un énorme cuirassé à canons… Comme dans la plupart des productions de splatters, il ne faut pas chercher la finesse, l’intelligence d’un scénario aux petits oignons, ou même une mise en scène minutieuse. Laissez-vous bercer par les geysers de sang, la musique rock’n’roll nipponne et les jolies jeunes filles en petites tenues dévorées vivantes par les terribles sushis. Dead Sushi jouit d’une bonne dizaine de séquences absolument hilarantes qui malheureusement se retrouvent vite rattrapées par des effets spéciaux numériques au rabais dignes des plus grands nanars. Un véritable raté quand on sait que les masques et maquillages du long-métrage ont bénéficié de la participation de Yoshihiro Nishimura lui-même. N’en reste pas moins une farandole de gags aussi improbables les uns que les autres, des personnages délirants à souhait, et un gentil sushi à l’omelette doué de parole.
Dead Sushi est à regarder entre potes le vendredi soir, de préférence avec un regard assez tendre sur l’univers délirant des splatters pour réellement apprécier les quelques subtilités de sa réalisation. Si le film n’est pas le plus intéressant ni même le plus gore d’Iguchi, il restera sans doute le plus décalé de sa filmographie, un véritable plaisir coupable pour tous les amateurs de bonne bouffe nippone. Alors on passe commande au jap’ du coin et on fonce sur Outbuster pour une soirée sushi pour le moins originale !
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