Satire machiavélique du business et du monde de l’entreprise, Headhunters est disponible sur Outbuster pour ceux qui chercheraient un thriller venu du froid.
On vous recontactera
Sur l’impulsion du succès immense (et très ironique pour la vie de son auteur Stieg Larsson) de la saga Millenium, la littérature policière d’Europe du Nord a le vent en poupe. Peut-on parler d’école ou de patte ? Nul doute que les ingrédients peuvent parfois être autres que les codes européens ou américains, surtout le décor. Canal Plus y est allé de son emprunt avec la série Jour Polaire, surfant sur cette vague d’engouement nordique… Jo Nesbo fait partie des romanciers qui ont la côte. Le Norvégien est traduit et vendu à des millions d’exemplaires dans le monde entier : quoi de plus naturel que son pays lui-même lui fasse les honneurs d’une adaptation cinématographique, et avant la redoutée récupération ricaine comme ce fut le cas – adapté par David Fincher à Hollywood et Niels Arden Oplev en Suède – pour Millenium tiens. Une adaptation que nos re-frès d’Outbuster proposent au sein de leur catalogue, sous le nom charmant de Headhunters (2011).
Tiré du roman Chasseurs de têtes de Nesbo donc, Headhunters ne parle pas d’individus style La chasse du comte Zaroff (Ernest B. Schoedsack & Irving Pichel, 1932) qui cherchent vraiment des têtes afin de les couper par exemple. La chasse est ici métaphorique, en un sens auquel celles et ceux qui ont connu le déplaisir de bosser dans cet univers n’ont pas échappé : le chasseur de tête, c’est le recruteur. Le fauve qui décide d’un coup de patte de destinées entières, avec plus ou moins de mensonges, d’arrières-pensées, et d’individualisme. Le personnage principal de Headhunters, c’est plutôt plus. Recruteur le jour, il est surtout voleur de tableaux la nuit, Roger Brown détecte ses victimes friquées grâce aux entretiens qu’il mène dans sa profession. Ça roule pour lui (belle gonzesse, belle bagnole, belle maison…) jusqu’à ce qu’il fasse passer un entretien et vole un homme cette fois beaucoup plus barge que lui, qui semble vouloir lui faire payer à grands coups de chantage, pièges, et une odieuse traque. Irréprochable dans la forme, le travail du réalisateur Morten Tyldum est d’une grande propreté, avec un visuel volontiers froid et blanc (on est dans le nord on vous dit). La mécanique de l’arroseur-arrose est habilement graduée, pour un récit en montage russe qui n’en finit pas de rebondir (final assez tordu compris). Divertissant, Headhunters l’est assurément.
On peut lui reprocher ce côté fête foraine à juste titre, jeu qui prête forcément au bout d’un moment à de la superficialité (le dernier tiers peut lasser), au tour de passe passe qui privilégie le divertissement sur l’évolution des personnages. D’autant qu’il est là, le sel du film : la route de son personnage principal par laquelle est délivrée la critique acérée du monde du business. L’acteur Aksel Hennie est un excellent choix de casting : petit, blond, tête de connard alors que son persécuteur est grand, beau, brun, émacié. Alors qu’il est ouvertement présenté comme peu appréciable, Hennie parvient à mener le personnage Brown vers l’empathie du spectateur (un exploit), il est vrai aidé par une grande cruauté scénaristique. Rarement dans un thriller grand public, on aura vu un personnage si maltraité, défiguré, blessé, subissant un véritable calvaire comme pour expurger tout ce qu’il représentait. Comme signes que son quotidien n’était que vanité, il perd tout, femme, maison, tout jusqu’à l’honneur (littéralement dans la merde au détour d’une scène) avant de renaître. Si Jésus avait été un responsable RH, il aurait été le héros de Headhunters.
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.