Men in Black 3 4


Eh oui, le temps passe vite. Quatorze ans déjà que le premier opus de Men in Black est sorti sur nos écrans. Dix ans tout pile – depuis le second opus – que l’on avait pas apprécié de nouvelles aventures de nos agents en noirs chargés de zigouiller de l’alien. Pour cette troisième aventure, le réalisateur Barry Sonnenfeld revient aux manettes, et propose un double voyage dans le temps.

men-in-black-3-3

Retour vers le Futur

Dans la culture populaire et cinéphile, la franchise Men in Black fait figure de petit vestige d’un genre de blockbuster enterré depuis plusieurs années qu’est la comédie d’horreur familiale. (voir mon article pamphlet au sujet de sa disparition: Ce cinéma qui n’existe plus). C’est à mon sens avec Men in Black 2, sorti en 2002, que le sous-genre de la comédie d’horreur familiale a vraiment terminé son âge d’or. Depuis remplacé par des slashers pour teenagers de plus en plus violents, lorgnant sur le tortur-porn, le cinéma de genre s’accouple désormais avec la comédie uniquement par le gore ou l’outrancier. Mais la tendance cinéphile actuelle étant au vintage et au retour dans le passé, étant véritablement marquée de codes bien à part, propre à son époque, la comédie d’horreur familiale ressurgit enfin dans son ensemble, avec ce troisième opus des aventures des Men in Black.

Men in Black 3, raconte comment l’Agent J (Will Smith) se retrouve obligé d’effectuer un voyage dans le temps pour éliminer le vilain alien Boris dit “l’Animal” et sauver l’Agent K (Tommy Lee Jones/Josh Brolin). Ce dernier a été rayé du présent du jour au lendemain par Boris, qui, souhaitant se venger de celui qui lui fit perdre un bras en 1969, est allé l’éliminer dans le passé. Vous suivez? Pour la faire courte: l’Agent J apprend que K est finalement mort en 1969, tué par Boris “l’Animal”. Pour ramener K dans le présent, J n’a d’autre choix que de retourner en 1969, retrouver le Jeune Agent K, et changer à nouveau le cours de l’histoire.

mib3 1

Le scénario de Men in Black 3 récupère tous les ingrédients qui ont fait le succès des deux premiers films. Des aliens, de l’humour, des punchlines, et un duo de buddy movie au poil. Ici, si l’on peut toutefois regretter que Tommy Lee Jones soit relégué au simple caméo, on apprécie de fait, encore davantage, l’incroyable prestation de Josh Brolin, tout en mimétisme, bluffant dans son imitation de la “Tommy Lee’s face”. Tout comme il dédouble les agents K, le scénario s’amuse à dédoubler son méchant charismatique de ridicule, et rapporte en complément un sidekick de luxe en la personne du petit Griffin. Cet alien naïf et délicieusement lunaire – interprété par Michael Stuhlbarg, l’acteur principal de A Serious Man des frères Coen, et, accessoirement, croisement physique de Quentin Tarantino, Robin Williams et Joaquin Phoenix – est capable de voir tous les futurs alternatifs, comme s’il était l’un des scénaristes de Lost. Ce nouveau personnage est sans nul doute l’un des énormes point forts du film, car bien qu’il arrive assez tardivement dans l’histoire, son arrivée insuffle une dimension (voir plusieurs) supplémentaire(s), et des tonnes de possibilités scénaristiques.

On peut d’ailleurs reprocher au film ses facilités scénaristiques. Cette histoire de voyage dans le temps, couplée à celle des futurs alternatifs, permet aux scénaristes d’avoir d’innombrables prétextes pour donner à voir une histoire foutraque et compliquée, tout en twists et renversements de situationmen-in-black-3-jermaine-clements auquel le spectateur accepte d’adhérer sans sourciller. Il faut dire qu’il n’a pas le temps de réfléchir, le spectateur, bien trop entraîné par un rythme sans aucun temps mort. Le voyage dans le temps permet néanmoins aux scénaristes de s’amuser du côté totalement déjanté de l’époque, où l’on apprend que les Aliens se rassemblaient tous au sein de la Factory de Andy Warhol, et que ce dernier était en fait l’agent W, un indic du MIB chargé d’infiltrer le haut milieu artistiquo-alien.

 

S’il insiste un peu trop, il est vrai, sur des facilités scénaristiques poussives – en tête, un final sentimentaliste à gerber – il n’en demeure pas moins que Men in Black 3 parvient finalement à nous proposer un double voyage dans le temps. Car si Will Smith va faire un petit voyage dépaysant dans les 60s, nous, on se replonge comme jamais dans cette époque où les comédies d’horreur familiales faisaient les beaux jours d’Hollywood – des années ’80 jusqu’à 2000. Ce bon temps où l’on buvait du Tang et savourait des berlingos Tic & Tac saveur pralinée devant les Minikeums. Ce bon temps… ce putain de bon temps.

 


A propos de Joris Laquittant

Sorti diplômé du département Montage de la Fémis en 2017, Joris monte et réalise des films en parallèle de son activité de Rédacteur en Chef tyrannique sur Fais pas Genre (ou inversement). A noter aussi qu'il est éleveur d'un Mogwaï depuis 2021 et qu'il a été témoin du Rayon Bleu. Ses spécialités sont le cinéma de genre populaire des années 80/90 et tout spécialement la filmographie de Joe Dante, le cinéma de genre français et les films de monstres. Retrouvez la liste de ses articles sur letterboxd : https://boxd.it/sJxKY


Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

4 commentaires sur “Men in Black 3