Santa Clarita Diet – Saison 3


Après une deuxième saison réussie qui ouvrait de nouveaux horizons pour la série, la sitcom gore de Netflix, Santa Clarita Diet, est revenue il y a quelques semaines pour une troisième saison, qui se révèlera être la dernière, faute de spectateurs. Retour sur cette saison finale, dans laquelle Drew Barrymore et Timothy Olyphant continue de se marrer comme des fous.

Drew Barrymore dans la série NetflixSanta Clarita Diet

                                                    © Netflix

Mort de rire

Si la première saison de la série Netflix était un (trop ?) long prologue aux mésaventures des Hammond, les saisons deux et trois partagent, à peu de choses près, le même arc narratif. Bien plus intéressant que la simple « survie » de Sheila Hammond en mort-vivante, ces deux saisons approfondissent et enrichissent la mythologie que construit Santa Clarita Diet, en s’ouvrant sur le monde et en quittant cette atmosphère de suburbs américaines. Après tout, une banale histoire de mort-vivant qui apprend à vivre caché au milieu des humains on a l’impression d’avoir vu cela mille fois. Alors qu’une histoire de sectes secrètes, une araignée qui sort des hôtes contaminés, et la découverte de nouveaux morts-vivants… bon, on a aussi l’impression d’avoir vu cela mille fois, mais ça a le mérite de divertir davantage. Les problématiques grandissent en même temps que le terrain de jeu des personnages, et les ambitions de Sheila, comme gourou des morts-vivants, alimentent des histoires parallèles qui se trouvent être les bienvenues. La série réussit à divertir avec trois francs, six sous (soit l’équivalent de 0,5 $ aujourd’hui). Il ne se passe pas grand-chose à l’écran, les cadres sont fixes, les champs et contre-champs presque automatiques, la photographie est la même qu’importent l’endroit et le temps. Durant les trois saisons, nous n’aurons jamais eu le droit à une réelle séquence qui justifierait la peur des humains envers les morts-vivants. Tout est réservé aux hors-champs … sacrés veinards qu’ils sont. C’est bien dommage car, au final, Santa Clarita Diet n’exploite jamais esthétiquement les codes du genre, s’emprisonnant dans un carcan bien trop ordinaire.

Drew Barrymore et Timothy Olyphant dans la série Netflix Image Santa Clarita Diet

                                               © Netflix

L’atout charme de Santa Clarita Diet – celui qui a obtenu la mise en production de trois saisons sur un pitch, il faut l’avouer, assez léger c’est bien entendu le duo Drew Barrymore/Timothy Olyphant. Ils prennent leur pied (et mangent ceux des autres) comme jamais ! Ce sont bien eux qui apportent cette saveur si particulière à la création Netflix et qui font tout leur possible pour la maintenir à flot. Autour d’eux, les deux jeunes Liv Hewson et Skyler Gisondo, respectivement Abby et Eric, trouvent (enfin !) leur place dans cette intrigue où l’on avait de cesse de les repousser vers leur statut d’adolescents encombrants. Noyau central de cette galerie de personnages, ces quatre protagonistes, qui deviennent les points d’accroches des spectateurs, permettent à des rôles moins conséquents de graviter autour d’eux en empruntant énormément au comique cartoonesque. Ainsi des figures comme celle de Tommy, maniaque de l’arbalète et chasseur de zombies, peuvent appuyer leur ton décalé face à des personnages qui, eux, assument et cherchent désespérément une normalité. Un jeu de contraste s’installe alors, où la loufoquerie des personnages secondaires cherchent perpétuellement à s’immiscer dans le quotidien du quatuor principal, qui la refuse autant que possible. Le comble étant bien sûr qu’ils sont à la recherche d’une normalité, bien que la mère ait mangé le voisin…

Santa Clarita Diet

© Netflix

Il est certain qu’au pays de la nouveauté et du renouveau, Santa Clarita Diet n’est pas la série reine… elle possède tout juste un petit poste de secrétaire au ministère le moins important. Est-ce pour autant qu’elle n’en demeure pas moins attachante ? On se laisse avoir si facilement… pauvres spectateurs addicts que nous sommes, incapables de lâcher la moindre série commencée. Abandonner une série en cours de diffusion, c’est comme prendre son chien avec soi en voiture, rouler durant trois cent bornes sur l’A1, s’arrêter à l’aire d’autoroute la moins peuplée, et laisser l’animal là, sans jamais regarder dans le rétroviseur, c’est infâme et lâche. En fait, Santa Clarita Diet, c’est comme ce doudou qu’on garde près de nous sans trop savoir pourquoi mais qu’on aurait bien trop peur de ne jamais revoir : un poids. Fort heureusement, les PDG de la grande firme de service à la demande prennent la décision à notre place et nous enlèvent, de force et dans un geste salvateur, la série de notre trop longue « liste de séries à voir ». Juste le temps pour nous de détourner le regard vers un nouveau show, et de rentrer à nouveau dans cette boucle sans fin où l’algorithme gagne sur l’humain. La diète attendra.


A propos de William Tessier

Si vous demandez à William ce qu'il préfère dans le cinéma, il ne saura répondre qu'avec une seule et simple réponse. Le cinéma qu'il aime est celui qu'il n'a pas encore vu, celui qui ne l'a pas encore touché, ému, fait rire. Le teen-movie est son éternel compagnon, le film de genre son nouvel ami. Et dans ses rêves les plus fous, il dine avec Gégé.

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