[Carnet de Bord] Festival de Cannes • Jours 7-10
Suite de notre carnet de bord cannois avec l’exploration des jours 7 à 10 du Festival, à la recherche de la pépite qui fait pas genre !
Suite de notre carnet de bord cannois avec l’exploration des jours 7 à 10 du Festival, à la recherche de la pépite qui fait pas genre !
Quatre nouvelles journées sur la croisette, essentiellement pluvieuses. Quelques revenants, plus ou moins incarnés, des épanchements cinéphiles à l’écran ou dans les files d’attente, des tentatives plus ou moins « genrés », plus ou moins réussies, de toucher au contemporain. Comme souvent à Cannes, l’accumulation de films et de soirées donnent le sentiment de traverser un monde en quelques séances et quelques jours. Avec, pour ces jours-ci, un film monstre qui emporte tout et qui a hanté l’intégralité des projections qui ont suivi…
Durant tout le festival de Cannes, l’équipe de Fais pas Genre ! est sur place pour prendre la température de la Croisette et repérer les films singuliers, bizarroïdes : les films qui font pas genre en somme. On vous propose donc un rendez vous bi-hebdomadaire pour lire les témoignages des aventures festivalières de nos envoyés (très spéciaux), Martin Courgeon et Pierre Jean Delvové.
Projeté en fin de festival de Cannes 2022, le nouveau film d’Albert Serra, Pacifiction : Tourment sur les îles, a fait sensation et fut largement considéré comme l’objet le plus aventureux et sidérant de la compétition. Étrange perdition d’un haut-commissaire en Polynésie française sur fond de menace nucléaire, il a en tous cas largement éveillé notre curiosité, à défaut de stimuler celle du jury qui décidément se sera trompé sur toute la ligne…
Sept ans après son chef-d’œuvre absolu, Mad Max : Fury Road (2015), George Miller était de retour à Cannes 2022, de nouveau Hors compétition. De quoi susciter une attente démesurée, particulièrement chez nous, bien que ce nouveau projet puisse paraître de loin plus mineur et curieux. C’est mal connaître l’esprit proliférant et l’inaltérable candeur de ce maître conteur qui nous livre là une nouvelle pièce majeure et, sans conteste, le plus beau film du festival, Trois mille ans à t’attendre.
Avec Les Crimes du Futur (2022) , David Cronenberg ne livre pas uniquement un film « testamentaire » ou de « synthèse » comme on a pu le lire ça et là, pas plus qu’il ne se répète, non, il continue de préciser de films en films, une filmographie parmi les plus riches et solides que le septième art nous ait donné d’explorer.