Super Noël


C’est Noël et chez Fais Pas Genre on raffole des films qui se passent durant cette période de l’année. Si vous rajoutez un père Noël et des créatures un peu énervées, on tient un combo gagnant. Aujourd’hui on vous parle de Super Noël, une production des studios Disney que n’a pas oublié de regarder Alain Chabat pour composer son caustique Santa Claus dans son génial Santa & Cie, qu’on ne peut que vous conseiller de voir et revoir.

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La clause Santa

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La Nuit de Noël, Scott Calvin (notez les initiales, elles ont leur importance), fabriquant de jouets et père divorcé indigne, doit s’occuper de son fils Charlie, qui, encouragé par Neil son psychiatre de beau-père, commence à ne plus croire en Santa Claus. Alors que les deux garçons sont profondément endormis, après avoir mangé une tarte aux pommes décongelée dans une grande firme américaine (on a connu mieux comme dîner de réveillon) un bruit se fait entendre sur le toit et les réveille instantanément. Ni une ni deux, Scott en caleçon descend au bas de sa maison et interpelle l’homme, déguisé en père Noël, qui marche sur son toit. Surpris, celui-ci dégringole et se brise la nuque dans la neige. Sympa comme entrée en matière pour un Disney non ? Alors qu’ils cherchaient le nom de l’homme dans son portefeuille, Scott et Charlie tombent sur une carte, leur intimant l’ordre d’enfiler le costume et de terminer la tournée des jouets, car les rennes sauront quoi faire. Poussé par son fils, Scott obéit – rassurez-vous le cadavre s’évanouit dans la nature ne laissant que son costume dans la neige – et retrouve des rennes et un traîneau sur le toit. Ainsi, commence une grande aventure d’une nuit, guidé par sa hotte magique qui se remplit automatiquement des cadeaux à distribuer dans les maisons. Scott se gonfle et se dégonfle tel un ballon pour rentrer par des tuyaux qui se transforment en cheminée, râle contre les gamins réveillés qui le forcent à boire le verre de lait et se fait courser par des chiens. Il termine enfin sa course au Pôle Nord, évidemment, alors qu’il souhaitait retourner dans son lit et prétendre que tout ceci ne fut qu’un rêve. Il fait alors la connaissance d’un ours (bi)polaire qui gère la circulation, mais surtout de milliers d’enfants, des Elfes dont Bernard le chef des elfes – interprété par le formidable David Krumholtz, qui jouait l’amoureux de Mercredi Addams dans Les Valeurs de la famille Addams – caustique, un brin cynique et toujours habillé de pulls hideux. Scott apprend alors qu’en mettant le costume il accepte la Santa Clause, une clause écrit en minuscule sur la carte trouvée dans le portefeuille qui précise que « la personne portant le costume accepte de renoncer à son identité précédente et accepte les obligations de Santa Claus à perpétuité jusqu’à incapacité totale accidentelle ou fortuite ». S’il refuse de participer à ce délire, l’esprit de Noël ne perdurera pas et le monde sombrera dans les ténèbres.

The Santa Clause (John Pasquin, 1994) – franchement il n’aurait pas fallu traduire ce titre ! – sort en France un an après les USA en direct-to-vhs à une époque où Zone Téléchargement n’existait pas encore, et surtout après avoir cartonné outre-Atlantique, est un film culte qu’on peut qualifier de générationnel. Tim Allen qu’on ne voyait jusqu’alors que dans son rôle de Tim Taylor dans Papa Bricole assure dans son costume de Santa Claus grincheux et dépoussière le personnage qui jusqu’alors était bien trop gentil. Les décors ont certes pris un joli coup de vieux en quatorze ans – et ça ne nous rajeunit pas non plus – mais restent toujours merveilleux et kitschs comme on aime. Si les rennes ont un peu vieilli, les effets spéciaux restent cependant charmants, et le morphing utilisé lors de certaines séquences est toujours aussi bluffant. Le seul bémol au final reste peut-être la traduction française un peu foireuse de références anglo-saxonnes qui n’ont peut-être d’ailleurs toujours pas traversé l’Atlantique : il est difficile de traduire un slogan de chaîne de restaurant sans aucune mélodie qui aurait pu permettre aux oreilles mélomanes de saisir la référence « Santa Claus is coming to town »  (« He’s making a list, He’s checking it twice, He’s gonna find out who’s naughty or nice » devient « Avec ça il voit les enfants sont gentils ou pas » qui sort de nulle part, car non chanté). Sans compter l’abandon total du jeu de mot dans le titre, qu’on ne cesse de regretter depuis la sortie. Cependant il y a un point fort dans cette traduction française avec l’inattendu… Nagui (!) au doublage de Tim Allen, rendant justesse au jeu du comédien parfois grivois… Pour conclure, au-delà d’être un film de Noël culte, s’appropriant une fois de plus le mythe du Père Noël, The Santa Clause raconte aussi l’histoire moderne des parents divorcés et du père qui devient un héros pour son enfant malgré la séparation et des moyens qu’ont père et fils pour se rapprocher. Le long-métrage, ici, tend cependant à prendre un tout petit peu le parti du père, sans pour autant accabler la mère et le beau-père qui gardent à la fin le beau rôle. Super Noël connaîtra deux suites un peu médiocres et discutables, Hyper Noël (Michael Lembeck 2002, dont le générique est chanté par Hilary Duff la reine de Disney Channel) dans lequel Santa Claus perd ses pouvoirs, car il n’est pas marié et part à la recherche d’une mère Noël pendant que Charlie fait sa crise d’adolescence et Super Noël 3 : Méga Givré (Michael Lembeck 2006), dont l’autrice de cet article ne peut vous parler, oubliant instantanément l’histoire du film après son premier visionnage, c’est dire à quel point on peut s’en passer. Et pour nos lecteurs français, The Santa Clause ou Super Noël est disponible dans le catalogue Netflix, youpi youpi tralala !


A propos de Angie Haÿne

Biberonnée aux Chair de Poule et à X-Files, Angie grandit avec une tendresse particulière pour les monstres, la faute à Jean Cocteau et sa bête, et développe en même temps une phobie envers les enfants démons. Elle tombe amoureuse d'Antoine Doinel en 1999 et cherche depuis un moyen d'entrer les films de Truffaut pour l'épouser. En attendant, elle joue la comédie avant d'ouvrir sa propre salle de cinéma. Ses spécialités sont les comédies musicales, la filmographie de Jean Cocteau, les sorcières et la motion-capture.

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