The Amazing Spider-Man 2


Surfant sur la vague super-heroesque en salles, TMC diffuse ce soir à 21h The Amazing Spider-Man de Marc Webb avec Andrew Garfield  : Fais Pas Genre vous sort une critique de derrière les fagots !

De grands pouvoirs impliquent…De pouvoir pécho plus facilement

En 15 ans, six films, deux reboots : Spider-Man égale presque le record Batman (qui aura pris 30 ans pour avoir quatre versions du perso)…Et on se demande bien pourquoi. La trilogie initiale de Sam Raimi, admirée pour les deux premiers volets, conspuée pour le dernier, paraissait assez rendre justice à l’esprit du personnage…Visiblement pas assez, puisqu’en 2012 sort The Amazing Spider-Man, diffusé ce soir par TMC. Exit Tobe Maguire, place à Andrew Silence Garfield dans le rôle de l’homme araignée. Marvel a jugé bon de re-quelque chose (remplissez par le mot de votre choix : actualiser, prendre, commencer, machiner) l’univers cinématographique, de manière assez étrange puisque les spectateurs ne se sentaient pas lésés par le travail de Raimi, et que d’autres super-héros attendaient une adaptation digne de leur aura (Daredevil ?). Spidey, chouchou de Marvel comme Batman de DC ? Certainement. N’empêche qu’à la vision de la version Marc Webb du super-héros, surtout maintenant en 2017 en plein Marvel Cinematic Universe, la légitimité et la qualité du premier reboot du personnage apparaissent plutôt nettement.

The Amazing Spider-Man reprend l’histoire au début : Peter Parker est laissé par ses scientifiques de parents à son oncle et à sa tante. Peu de temps après, ils décèdent dans un accident d’avion. Devenu un adolescent victimisé, timide, mais particulièrement doué en science, le jeune homme s’intéresse de près aux travaux d’un dénommé Curt Connors, semble-t-il ancien collaborateur de ses parents travaillant sur le croisement génétique…C’est en lui rendant visite que Parker se fait mordre par une araignée modifiée, acquiert ses super-pouvoirs, tandis qu’en parallèle Connors modifie son propre organisme et devient le célèbre méchant Le Lézard. Ce reboot n’apporte pas grand-chose aux débuts du personnage par rapport au travail de Raimi (il faut dire ce qui est : la partie apprentissage des pouvoirs est toujours la plus chiante d’un film de super-héros), si ce n’est un lien personnel avec la modification génétique, issue donc des travaux de son père. Détail important mais dont on pourrait se passer, finalement. Les effets spéciaux sont aussi le gros point faible, tout comme un méchant, ce Lézard qui bien que marquant dans les comics et l’excellent dessin animé des 90’s, peine à emporter l’adhésion. La comparaison souffre avec le style d’Alfred Molina en Octopus dans Spider-Man 2 (Sam Raimi, 2004) et surtout Willem Dafoe en inoubliable Bouffon Vert dans le premier volet…Ainsi on a un film de super-héros plutôt imparfait, car un super-héros ne va pas sans super-vilain, et vice-versa (pas vrai Suicide Squad ?).

Cependant, The Amazing Spider-Man est un film de super-héros avec une acuité particulière apportée par Marc Webb, réalisateur de (bonnes) comédies romantiques. Rarement l’aspect sentimental, encore une fois dans le bon sens du terme (sans gnangnan, avec une direction d’acteurs correcte, et surtout une écriture touchante) aura été si prégnant dans un blockbuster super-héroïque, donnant à The Amazing…une touche moins enfantine, plus émotionnellement réaliste et terre-à-terre, plus presque plus proche du quotidien, ou du moins de celui qu’on pouvait avoir à 17 ans. Ceux qui ont pensé que le long-métrage ne respectait pas l’esprit du personnage ont tort, car dans le comic la vie sentimentale de Parker a une importance primordiale ne s’éloignant jamais des enjeux plus gros qu’il doit affronter. Gwen Stacey deviendra même un protagoniste majeur de l’histoire des comics tout entier lorsque son assassinat marquera l’entrée dans l’âge mature de Marvel….The Amazing Spider-Man est touchant car à hauteur très humaine et a une réelle « intelligence sentimentale ». A une époque où le MCU drivé par Disney rend de plus en plus spectaculairement bas du front chaque film de super-héros et où on trouve ça super cool voire fidèle (suivez mon regard Spider-Man Homecoming), j’en viens à penser que The Amazing Spider-Man est une des adaptations de comic les plus séduisantes de l’histoire de la firme de Stan Lee au cinéma.


A propos de Alexandre Santos

En parallèle d'écrire des scénarios et des pièces de théâtre, Alexandre prend aussi la plume pour dire du mal (et du bien parfois) de ce que font les autres. Considérant "Cannibal Holocaust", Annie Girardot et Yasujiro Ozu comme trois des plus beaux cadeaux offerts par les Dieux du Cinéma, il a un certain mal à avoir des goûts cohérents mais suit pour ça un traitement à l'Institut Gérard Jugnot de Jouy-le-Moutiers. Spécialiste des westerns et films noirs des années 50, il peut parfois surprendre son monde en défendant un cinéma "indéfendable" et trash. Retrouvez la liste de ses articles sur letterboxd : https://boxd.it/s2uTM


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2 commentaires sur “The Amazing Spider-Man