Jack Reacher: Never Go Back


Jack Reacher : Never go Back est la suite du premier Jack Reacher  sorti en 2012 et réalisé par Christopher McQuarrie, lui-même la première adaptation cinématographique d’un personnage apparu pour la première fois dans le roman de Lee Child, Du fond de l’abîme (1997). Never Go Back s’attelle tant bien que mal à nous proposer une nouvelle aventure pour l’ancien policier militaire et c’est à l’occasion de la sortie du DVD/Blu Ray du film sorti en salles en 2016 que Fais pas Genre vous propose cette chronique du film et de son édition Blu-Ray.

C’est un complot !

Jack Reacher, c’est donc à l’origine une série de romans d’action mettant en scène un ancien major de la police militaire des Etats-Unis. A 36 ans, Reacher décide en effet de quitter ses fonctions et de parcourir les Etats-Unis et même le monde, en solitaire, survivant à l’aide de petits boulots mais aussi et surtout en prenant part de manière plus ou moins officielle à des missions et enquêtes policières bien souvent mortelles ! Bref, largement de quoi faire un voire plusieurs films, et les producteurs hollywoodiens ne s’y sont pas trompés car des projets d’adaptations pour le cinéma ont vus le jour dès la sortie du premier livre en 1997. Il aura donc fallu attendre finalement pas moins de 15 ans pour voir arriver dans nos salles de cinéma le premier film adaptant les aventures de Jack Reacher. Dans ce dernier, le personnage se voit embarqué plus ou moins malgré lui dans une enquête policière au sujet d’un « attentat » au sniper ayant fait 5 victimes. Se retrouvant rapidement pris au piège d’un énorme complot commercial et industriel, Jack Reacher devra faire face à des épreuves plus suicidaires les unes que les autres afin de se sortir de cette affaire. Jack Reacher : Never Go Back, la suite de ce premier film, ne prend aucun risque scénaristique et propose une écriture et une intrigue en tout point similaires. Cette fois ci, il se retrouve en effet en plein cœur d’un complot politico-militaire au sein d’une histoire de trafics d’armes et de drogue.

Vous l’aurez donc compris, ce deuxième opus des aventures de Jack Reacher est tout sauf surprenant. Il reprend quasiment tous les même codes que le tout premier film, qu’il s’agisse du scénario comme de la réalisation. Malgré le changement de réalisateur – on retrouve cette fois-ci Edward Zwick à la tête du film – la mise en scène est sensiblement identique à celle du premier Jack Reacher. Une histoire donc très classique dans le monde des films d’action, bien loin des prises de risque et des innovations de la série James Bond ou même encore de certains films de la saga Mission Impossible à la tête de laquelle on retrouve le même Tom Cruise. L’intrigue trouve cependant son petit intérêt dans la relation entre les personnages – dimension quasiment totalement absente dans le premier film – et dans le caractère familial du trio de tête composé du fameux Tom Cruise, de Coby Smulders et de la jeune Danika Yarosh. En effet, au-delà de l’histoire de complot classique que l’on retrouve dans la plupart des films du genre, ce Never Go Back propose de se concentrer sur l’évolution du caractère du personnage, à travers sa vie passée, incarnée ici par le personnage de Samantha Dayton que l’on pense un temps être la fille cachée jusqu’alors de Jack Reacher. Le film en profite donc pour évoquer des questionnements liés à la parentalité, aux liens familiaux et à la transmission inter-générationnelle. Une dimension scénaristique qui aurait pu être très intéressante si elle n’avait pas été à ce point survolée et noyée dans un tourbillon de scènes d’action toutes plus classiques les unes que les autres. On a surtout finalement l’impression de visionner un Mission Impossible light tellement les ressorts scénaristiques tentent de se calquer sur la recette à succès de son grand frère : un condensé d’action, d’humour et de scènes plus ou moins dramatiques servant une intrigue complotiste rarement innovante et souvent pleine d’incohérences et de félicités scénaristiques. Mais alors que cela fonctionne en général plutôt bien avec Mission Impossible, il est difficile d’en dire autant pour ce Jack Reacher.

Une autre similitude que l’on peut retrouver par rapport à la série Mission Impossible est l’omniprésence excessive de LA star du film : Tom Cruise. Tout comme dans la saga suscitée, Tom Cruise et non seulement l’acteur vedette du film mais aussi son producteur, et ça se ressent. L’ego sur-dimensionné de la vedette américaine n’est plus à prouver mais là, on a atteint un tout nouveau degré de narcissisme. C’est simple, Tom Cruise est présent dans à peu près TOUTES les scènes. Ce ne serait peut-être pas si grave si l’acteur nous proposait un jeu digne de ce nom et de son talent mais force est de constater qu’il se repose largement sur ses lauriers, ne se met jamais en difficulté et semble capable d’à peu près trois émotions différentes, et encore, je suis gentil. Une omniprésence à l’écran d’autant plus regrettable que le reste du casting est pourtant de plutôt bonne facture (du moins sur le papier). On y retrouve en effet comme nous l’avons déjà dit Danika Yarosh et Cobie Smulders mais également Aldis Hodge, Patrick Heusinger, Holt McCallany ou encore Robert Knepper. Un casting de haute volée qui semble malheureusement atteint du même syndrome que Tom Cruise avec une implication souvent proche du néant. En fait c’est simple, personne ne semble vraiment concerné dans cette suite qui paraît plus que jamais avoir été faite uniquement pour rapporter quelques billets verts de plus après le relatif succès financier du tout premier film. Finalement, j’irai presque jusqu’à dire que la principale réussite du film est son titre : « Never Go Back », ou en français ne jamais revenir en arrière…

L’édition Blu-Ray quant à elle, en plus de nous proposer le film dans une haute définition de qualité autant sur le plan de l’image que du son, nous offre environ 1h20 de bonii composés de plusieurs reportages dans les coulisses du tournage du film, de la création des personnages et de l’intrigue. On se retrouve donc notamment plongé au cœur des différentes scènes tournées en Louisiane où l’on nous explique en détails les ficelles de tournage de quelques-unes des scènes d’action les plus impressionnantes du film, notamment cette scène finale du combat sur le toit entre Jack Reacher et son chasseur. Bref, une édition qui parviendra sans doute à convaincre les fans irréductibles du personnage et de Tom Cruise, les amoureux du cinéma et de ses techniques pour les bonii, mais qui ne suffit pas, à elle seule, à justifier son achat tellement le film en lui même est malheureusement trop peu convaincant.


A propos de Flavien Albarras

Un amour infini pour le cinéma de Kubrick, une passion perverse pour les super-héros en slip moulant, un intérêt certains pour le cinéma indépendant et une curiosité malsaine pour le cinéma d'horreur, on peut dire que les goûts de Flavien sont le reflet du pandémonium qui règne dans sa tête.

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