Le Cercle : Rings 1


La saga Le Cercle est de retour en ce début d’année 2017 avec un troisième chapitre faisant suite aux deux remakes américains. Sous la houlette de F. Javier Gutierrez, le film propose de continuer les (més)aventures de personnages dont les vies vont croiser Samara. Fais pas Genre a regardé une nouvelle fois la vidéo maudite pour vous.

Horreur virale

Basé sur les romans de Koji Suzuki, considéré comme le Stephen King japonais, la saga Ring demeure une des choses les plus intéressantes qui soient arrivées au genre horrifique depuis des années. Le film japonais original de 1998 – Ringu, réalisé par Hideo Nakata – et son excellent remake américain par Gore Verbinski en 2002 ont participé à créer une nouvelle forme d’histoires que l’on se racontait avant au coin du feu et que l’on voit pulluler sur Internet sous le nom de creepypastas. Une imagerie terrifiante, un fantôme à l’origine d’une vraie mythologie qui intègre les nouvelles technologies : tel est le cocktail qui anime cette saga qui se développe autant dans son propre pays – on compte pas loin de six films – qu’aux États-Unis avec un relatif succès. Avec ce troisième film de la franchise américaine, Gutierrez décide de jouer la carte du retour aux sources mais aussi de moderniser l’histoire de par son traitement afin de la rendre plus contemporaine.

Après une séquence se déroulant dans un avion qui n’a pour utilité que de contextualiser le film et ses règles aux néophytes et tente par là-même de nous en mettre plein la vue, le film nous propose de suivre un professeur de fac qui achète un vieux magnétoscope lors d’une brocante. Ledit objet vintage (ce n’est pas moi qui le dis mais le personnage) se trouve être le réceptacle de la cassette maudite qui, si visionnée, attire le courroux de la gamine aux cheveux gras – pardon, nommons là, Samara – une semaine après l’avoir vue. Reprenant le principe de copier la VHS – devenu dans ce film un fichier mov – et de la montrer à une tierce personne qui devra répéter ce processus et répandre l’envie vengeresse de Samara, ce professeur va créer un groupe de recherche pour le moins secret afin d’étudier la vidéo tueuse. Si l’idée de faire une sorte de remake officieux de L’Expérience interdite (Joel Schumacher, 1990) dans l’univers de Ring peut séduire – à savoir que les images maudites pourraient être une porte vers l’au-delà – cette dernière sera malheureusement très vite écartée au profit d’une trame mille fois vue à Hollywood ces dernières années : des personnages fonction, jeunes et beaux qui vont être confrontés à des évènements qui les dépassent.

Le film va allègrement chercher des éléments dans les précédents films de la saga – autant l’américaine que la japonaise – mais sans parvenir à leur niveau, comme les images fantômes derrière les images : dans Rings, ces images cachées deviennent le réceptacle d’une autre malédiction et donnent un côté très mécanique à l’histoire, comme le fait qu’un personnage soit plus sensible que les autres aux images maudites et ait même une connexion particulière avec Samara. Tous ces éléments n’apportent que peu de choses au film ou à la saga plus largement, donnant l’impression d’observer une coquille vide. Néanmoins, Gutierrez parvient à se positionner en honnête artisan. Si le mystère entourant les origines de Samara trouve une résolution – balayant au passage les éléments de l’histoire du deuxième opus – c’est visuellement que le film déploie de bonnes idées comme l’utilisation de la technologie par Samara qui sort d’un écran plat retourné ou d’un iPhone. Gutierrez ménage également les apparitions du fantôme et semble préférer la création d’une vraie ambiance plutôt que d’avoir recours à des jump scares faciles.

Bien qu’inférieur à ses prédécesseurs, Le Cercle : Rings parvient à se placer comme une proposition honnête, attisant une certaine curiosité notamment avec sa fin ouverte, véritable pont entre les versions américaines et japonaises : la malédiction évolue avec son temps et s’affranchit du support physique pour devenir virale.


A propos de Mathieu Pluquet

C'est après avoir découvert Le Voyage de Chihiro, Blade Runner et L'Exorciste que Mathieu se passionne pour le cinéma; depuis cette passion ne l'a pas quitté. Sinon il aime les comics, le café et est persuadé qu'un jour il volera dans le TARDIS et rencontrera le Docteur (et qu'il pourra lui piquer son tournevis sonique). Ses spécialités sont la filmographie de Guillermo Del Toro, les adaptations de comics et le cinéma de science-fiction.


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