Hansel et Gretel, chasseurs de sorcières


Hansel et Gretel, tout le monde connait ? Mais si, les gamins qui veulent manger une maison en pain d’épice et qui finissent par cramer une sorcière. Même qu’ils ont bien grandi et qu’ils en dégomment, de la sorcière… À l’occasion de la diffusion sur W9 d’Hansel et Gretel, chasseurs de sorcières (en lettres de SANG), retour sur l’adaptation massacrée d’un pauvre conte qui n’avait jamais fait de mal à personne.

Il était une fois de trop…

Retour à une époque pas si lointaine, celle où les adaptations foireuses de contes de fées sont à la mode. Mais si vous savez, Terry Gilliam ouvre la voie en 2005 avec le magique Les Frères Grimm, pour que finalement les Blanche-Neige et autres Petits chaperons rouges envahissent les salles noires à base de jolies nanas qui bastonnent des effets spéciaux ratés. En 2013 sort le nouveau rejeton de l’union du cinéma d’action et des contes de fées, Hansel et Gretel, chasseurs de sorcières. Et attention, on part sur une histoire super profonde : quinze ans après la maison en pain d’épice, Hansel et Gretel sont devenus des chasseurs de sorcières réputés, et volent à la rescousse d’un village dont les enfants sont enlevés par plusieurs de ces créatures à l’occasion d’un sabbat. Résumons plutôt ça à une baston nanardesque d’une heure trente à base de mitrailleuses médiévales et de buchers de rousses. Le film étant à l’époque sorti en 3D, vous aurez également le droit à tous les éclats de métal/bois/sang/flammes et autres liquides dégueulasses qui viendront agresser votre écran et vos yeux.

Hansel et Gretel prend le pari risqué (et raté) de raconter une version plus dynamique du conte de fée éponyme, plus sombre et violent, dans ce qui semble être un Van Helsing (Stephen Sommers, 2004) bis, et se rapprochant quelque peu d’Abraham Lincoln chasseur de vampires (Timour Bekmambetov, 2012). Si le côté baston s’avère ludique et distrayant par moments, il ne peut composer à 100% un film au point d’en devenir le seul argument de vente. Co-produit par Will Ferrell (si si je vous jure), le film s’essouffle dès ses premières scènes après avoir présenté ses personnages ô combien caricaturaux. Gretel est bien rapidement relayée au second plan, demoiselle en détresse à de multiples reprises – sorcières, évanouissements, viol, etc – au profit de son frère et de sa love story barbante avec une ROUSSE, qui est une…. Je vous laisse deviner la suite. Les sidekicks chiants au possible s’enchainent, les sorcières sont sûrement en rogne après l’équipe maquillage qui a bâclé le boulot, jusqu’à un sabbat final qui s’apparente davantage à un gang-bang d’effets numériques sur fond de simili-métal. Et pourtant, tous les éléments étaient réunis pour faire de cette bouse un film sympathique.

Tommy Wirkola était en effet un bon choix, on vous avait déjà parlé de son premier film, Kill Buljo (2007) mais il est plutôt connu pour ses deux Dead Snow (2009, 2014), certainement ce qu’il a fait de plus intéressant. On sent que le réalisateur norvégien a rapidement été dépassé par la production pour un film aux directives artistiques de piètre qualité, que ce soit dans les décors, la mise en scène ou les séquences d’action. Pourtant le casting pouvait laisser espérer un bon divertissement, mais Gemma Arterton et Jeremy Renner courent dans tous les sens, brandissent des arbalètes, balancent des punchlines pas inspirées, démolissent de la sorcières sans trop y croire. On retrouvera en grande méchante Famke Janssen (aka le Phénix dans X-Men, c’est cocasse), mal maquillée et arrangée, et Peter Stormare, à la limite du supportable. Est-ce que la production a tué une idée pourtant chouette qui aurait pu donner un bon film ? On ne le saura jamais.

Pourquoi alors s’infliger une telle bouse me direz-vous ? Pour le plaisir du film popcorn nanardesque. Pas du genre de Sharknado (Anthony C. Ferrante, 2013) ou Zombeavers (Jordan Rubin, 2014), plutôt celui qui se prend hyper au sérieux mais qui s’écroule au bout de quelques minutes sans l’assumer. Ce genre de film où on rigole bien et on relève la moindre erreur technique. Laissez-vous bercer par le « fun », le gore, l’action et débranchez votre cerveau pour profiter comme il se doit de ce que le cinéma a produit de pire ces dernières années.


A propos de Jade Vincent

Jeune sorcière attendant toujours sa lettre de Poudlard, Jade se contente pour le moment de la magie du cinéma. Fan absolue de Jurassic Park, Robin Williams et Sono Sion, elle espère pouvoir un jour apporter sa pierre à l'édifice du septième art en tant que scénariste. Les rumeurs prétendent qu'elle voue un culte non assumé aux found-footages, mais chut... Ses spécialités sont le cinéma japonais et asiatique en général.

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