Life after Beth 1


Nous sommes en 2015 et les films de zombies continuent inlassablement de sortir, priant ou non pour que l’on feigne au moins la surprise, comme si le tour de la question n’avait pas déjà été fait. 

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“Je t’aime…-graaaarghlrglblblbl”

Alors que des séries telles que Walking Dead ou des films comme Zombieland et Warm Bodies sont un peu parvenues à en renouveler l’approche, Life After Beth a un peu fait parler de lui dans les divers festivals qu’il a honoré de sa présence. Sorti en 2014 sous la réalisation et l’écriture de Jeff Baena, c’est au cours de la 31ème édition du BIFFF que j’ai pu découvrir Life After Beth, n’en sachant pas plus que ce que j’en espérais. L’histoire, la voici. Nous sommes en 2017 au coeur de la ville de Néo-Paris où Lionel Jospin est devenu un cyborg doté de supers pouvoirs grâce aux avancées en cybernétique depuis son élection en 2002. Haha non je déconne, je vous ai bien eus. Beth Slocum (Audrey Plaza) et Zach Orfman (Dane Dehaan) forment un couple jusqu’au jour où la tragédie décide d’œuvrer au sein de leur relation : Beth meurt foudroyée par la morsure d’un serpent au cours d’une balade. Zach est accablé par le chagrin et trouve le réconfort chez la famille Slocum (John C. Reilly et Molly Shannon) jusqu’au jour où il se rend compte que ceux-ci tentent tant bien que mal de lui cacher un secret inattendu.

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Beth est revenue et pendant que tout le monde s’évertue à tenter de comprendre ce qui a bien pu se passer, celle-ci ne saisit pas le caractère anormal de la situation. Préférant saisir une chance aussi inespérée, Zach se réjouit de retrouver Beth malgré les réticences de sa famille refusant de la laisser sortir. La suite de l’histoire, vous l’avez vue venir si vous êtes de ceux qui réussissaient leurs Mickey Enigme sans retourner le magazine pour voir la solution. Beth est bel et bien morte et vivante à la fois et la réalité reprend vite le dessus lors de violentes crises appelant Zach à faire preuve de plus de pragmatisme. Cette situation est devenue ingérable, anormale même, et comme si tout cela ne suffisait pas, d’autres morts reviennent à la vie, semant le chaos habituel lorsqu’on croit pouvoir faire confiance à une poignée de zombies en liberté.

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Le sujet du film reste avant tout le couple Zach/Beth qui s’est reformé pour la même raison qui fait qu’il devra tôt ou tard à nouveau se défaire. Toutefois, la tragédie de cet amour contre-nature existe dans un film où Jeff Baena avait envie que l’on se bidonne quand même un peu. En effet, Life After Beth est avant tout une comédie, écrite en 2003 de surcroît et la présence d’Audrey Plaza (plus récemment connue pour son rôle dans Parks and Recs) et John C.Reilly n’y est pas étrangère. Jeff Baena a imaginé de nombreuses scènes, lignes de dialogues et situations vraiment drôles conférant un aspect léger à la romance torturée racontée dans Life After Beth. On y retrouve quelques conventions bien connues du drame amoureux mais le tout est assaisonné de répliques cinglantes que n’aurait pas reniées un Woody Allen des grands jours ainsi qu’une gestion du post-gag (autrement dit l’instant suivant une réplique ou une situation humoristique durant lequel on ressent souvent le besoin d’appuyer ou de rappeler le fait qu’il faut rire) tout à l’honneur de Baena. Mention spéciale au personnage du frère de Zach (Matthew Gray Gubler), un agent de sécurité psycho-rigide et comme tous les américains, révélateur du fait que ces gens ne devraient définitivement pas bénéficier du port d’arme légalisé.

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Du coup, on rigole, on s’émeut de la sincérité de quelques scènes, puis le film reprend toujours un peu plus son délire, tant et si bien que l’on finit par tirer un trait sur l’aspect mélodramatique du film. Je ne pense pas que cela soit dommage pour autant, cela aurait sans doute été très réussi, mais Warm Bodies a déjà un peu exploré la tournure romantique d’une histoire de zombies. Ici, le couple Beth/Zach est joli tout plein. L’orientation humoristique du film empêche du coup l’émotion de s’épanouir jusqu’aux glandes lacrymales lors de certains passages, mais encore une fois, on n’en tiendra pas rigueur. C’est peut-être d’ailleurs le défaut de Life After Beth : ceux qui attendent une pure comédie s’ennuieront et ceux qui espèrent une belle romance originale resteront sur leur faim.Seulement, Jeff Baena n’est pas prétentieux, le film ne fait aucune fausse promesse et garantit un bon moment de cinéma. Le film est actuellement disponible en DVD et Blu-Ray chez Wildside si vous souhaitez le voir. N’espérez aucun bonusque en plus du film, il n’y en a pas et c’est regrettable. Un entretien avec Baena aurait sans doute été très intéressant, dans la mesure où l’écriture d’un tel film en 2003 avant Shaun of the Dead, Zombieland et tous ces films injectant de l’humour dans les histoires de zombies présentait un aspect novateur.


A propos de Nicolas Dewit

Maître Pokémon depuis 1999, Nicolas est aussi champion de France du "Comme ta mère" discipline qu'il a lui même inventé. Né le même jour que Jean Rollin, il espère être sa réincarnation. On sait désormais de source sure , qu'il est l'homme qui a inspiré le personnage du Dresseur "Pêcheur Miguel" dans Pokemon Rouge. Son penchant pour les jeux vidéoludiques en fait un peu notre spécialiste des adaptations cinématographiques de cet art du pauvre, tout comme des animés japonaises pré-Jacques Chirac, sans vraiment assumer. Retrouvez la liste de ses articles sur letterboxd : https://boxd.it/rNYIu


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